«Les victimes ont besoin d'aide. Pour l'instant, le cardinal Jean-Claude Turcotte ne leur a offert qu'une grande sympathie.» Les revendications  du président du Comité des victimes de pédophiles du Collège Notre-Dame sont restées lettre morte. L'Archevêché de Montréal ne compte pas verser aux victimes une partie des profits engrangés lors de la messe célébrée au Stade olympique pour souligner la canonisation du frère André.

«Je pense qu'on aurait de la misère à leur donner des profits parce que c'est plutôt un déficit», a répondu le cardinal Jean-Claude Turcotte après la cérémonie. Il n'a cependant pas pu évaluer les coûts d'organisation de l'événement. «C'est l'Oratoire qui l'organise. Je ne fais que présider la cérémonie.»

Le cardinal Turcotte a ajouté que la journée était mal choisie par aborder le sujet. «Je l'ai dit dans mon homélie, il y a eu des jours sombres dans l'Église, mais il y a des jours heureux. Aujourd'hui, c'est un jour heureux. Et je ne veux pas faire de commentaires là-dessus parce que je ne connais pas le dossier.» Avant de demander aux journalistes de changer de sujet, il a rappelé que la Congrégation de Sainte-Croix relève du Vatican et non de l'Archevêché de Montréal.

Le Comité des victimes de pédophiles du Collège Notre-Dame demande qu'une aide financière soit versée par l'Église aux victimes des prêtres de la Congrégation de Sainte-Croix. Le comité en a jusqu'à maintenant retracé une cinquantaine.

Dans une lettre envoyée mardi au cardinal Jean-Claude Turcotte et à Mgr Pierre Morissette, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, le comité disait estimer avoir droit aux bénéfices que rapportera la vente des billets à cinq dollars.

«Après le collège, plusieurs ont eu des problèmes d'alcool et de toxicomanie, raconte le porte-parole du comité, Robert Cornellier, dont le frère René a été victime de sévices sexuels alors qu'il fréquentait le Collège Notre-Dame. Les conséquences des abus sexuels sur les victimes sont bien documentées.»

Les victimes n'étaient pas présentes au Stade olympique pour manifester. «On veut laisser les gens venir à la cérémonie, explique Robert Cornellier. On ne veut pas déranger leurs croyances.»