Les parents d'Alexandre Bissonnette ont brisé le silence. Ils ont écrit vivre « un véritable cauchemar » depuis la nuit du 29 janvier 2017, à l'issue de laquelle ils ont « perdu un fils ».

Après s'être murés dans le silence pendant des mois, Manon Marchand et Raymond Bissonnette ont choisi de s'exprimer pour la première fois publiquement dans une lettre obtenue par Radio-Canada. Ils ont attendu la fin des commémorations du premier anniversaire de l'attentat à la grande mosquée de Québec pour parler.

« Alexandre demeure notre fils que nous aimons et qui fera toujours partie de notre famille. Comme tous les parents, nous avions espoir de le voir réussir et être heureux dans la vie. Dans un sens, nous avons nous aussi perdu un fils », écrivent la mère et le père.

Leur silence sur la place publique ne les a pas empêchés de s'exprimer privément. Ils dévoilent ainsi avoir écrit une lettre personnelle aux familles des victimes pour exprimer leurs condoléances. Cette lettre leur a été remise par l'entremise du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Mohamed Labidi.

« L'immense peine et la douleur causées aux innocentes victimes et leurs familles par ce geste inexcusable, reste pour nous, encore à ce jour, totalement inexplicable, écrivent les parents. Tant de vies ont été détruites inutilement. »

Manon Marchand et Raymond Bissonnette expliquent avoir vécu des mois difficiles, dans la « peine et la peur ». « Il y a eu des menaces sérieuses proférées à l'endroit d'Alexandre et de notre famille. Heureusement, les services policiers sont intervenus, mais nous vivons toujours dans la crainte d'une récidive. »

Alexandre Bissonnette est accusé de six chefs de meurtre au premier degré et six chefs de tentative de meurtre avec usage d'une arme à autorisation restreinte. Il risque la prison à perpétuité.

À noter que l'accusé est présumé innocent, n'a pas eu l'occasion de déposer sa réponse à l'accusation et de contester les accusations. Le procès doit commencer le 26 mars.