Répondant à un appel 9-1-1, le policier Patrick Bigras a monté prudemment les marches menant à l'étage de la maison de Guy Turcotte, le 21 février 2009. Rendu en haut, il a regardé à gauche. Il a vu un petit garçon de 5-6 ans, plein de plaies, dans une chambre. Dans l'autre chambre, une petite fille de 3-4 ans était elle aussi pleine de plaies. 

Quand on l'a trouvé caché sous son lit, dans sa chambre, le 21 février 2009, Guy Turcotte était étendu sur le dos, les bras le long du corps, les yeux à moitié ouverts. Il était torse nu, avait de l'écume et des vomissures sur les bords de la bouche. Il n'avait pas l'air de «feeler», mais répondait aux questions, avec un débit lent. Il a répondu «Je le sais» quand un policier l'a traité d'imbécile.

C'est ce que l'agent Patrick Bigras a raconté, hier, alors qu'il témoignait au procès de M. Turcotte, jugé pour le meurtre de ses deux enfants.

M. Bigras a été le premier à entrer dans la maison de Piedmont, après un appel au 911 de la mère de M. Turcotte. Elle se trouvait devant la maison de son fils, à Piedmont, avec son mari, et il n'y avait pas de réponse. La veille, elle lui avait parlé, et il avait tenu des propos suicidaires.

Toutes les portes étaient verrouillées. Le policier a cassé le loquet d'une fenêtre et a pénétré dans la maison, en criant «Police!». Il a entendu un bruit à l'étage. Il est allé ouvrir la porte à son partenaire, et ils sont montés prudemment.

M. Bigras était devant. C'est lui qui a découvert les corps des enfants. Une scène qui l'a bouleversé. Anne-Sophie, 3 ans, et Olivier, 5 ans, étaient couchés dans leurs lits, dans leurs chambres respectives. Ils étaient sur le dos, ensanglantés. Ils avaient tous les deux beaucoup de plaies au tronc. Il leur a touché. Ils étaient pâles, froids, rigides et sans vie, a-t-il expliqué. Il a demandé des ambulances. Ensuite, il est entré dans la chambre principale et y a trouvé Guy Turcotte sous le lit. Son partenaire et lui ont tiré le lit. M. Turcotte disait vouloir qu'on le laisse tranquille. M. Bigras lui a demandé s'il avait une arme et s'il y avait quelqu'un d'autre dans la maison. M. Turcotte a dit non.

Conscience «altérée»

L'ambulancier Bertrand Rochon, qui a également témoigné hier, a indiqué que Guy Turcotte semblait avoir la conscience «altérée» dans l'ambulance. Invité à donner son nom, il a répondu: «Isabelle Bolduc, 11, 11, 68».

Un peu plus tôt hier, Sylvain Harvey, enquêteur principal de la scène de crime, a exhibé devant le jury différents objets qui ont été récupérés sur les lieux, dont deux couteaux Wiltshire. Le premier, d'une longueur de 32 cm, a été trouvé dans le lit du petit Olivier, et le second, qui faisait 24 cm, se trouvait dans la salle de bains, sur le rebord de la baignoire. Un bidon de lave-glace, dans lequel il restait un peu de liquide, a aussi été déposé en preuve, ainsi qu'un verre, trouvé dans la chambre principale. Le procès se poursuit lundi.