Le sort de Guy Turcotte est maintenant entre les mains de la Commission des troubles mentaux, qui doit décider si elle libère ou non l'ex-cardiologue.

La Commission a entendu vendredi les plaidoiries des deux parties.

Selon les avocats du ministère public, la «maladie» de Guy Turcotte, qui a été tenu non criminellement responsable des meurtres de ses deux enfants, a été traitée, mais la rage et la colère ne l'ont pas été, ce qui représente un risque pour la société.

Ils ont rappelé que l'ex-épouse de M. Turcotte, Isabelle Gaston, avait fait changer les serrures de sa résidence au moment de sa séparation, car elle le craignait. Aujourd'hui, elle vit toujours dans la peur.

Les représentants du ministère public affirment que les experts engagés par M. Turcotte n'ont pas tenu compte des témoignages de Mme Gaston et de sa soeur la plus proche, Annie. Considérant que l'évaluation de l'ex-cardiologue est incomplète, ils demandent de maintenir Guy Turcotte en détention pour au moins une autre année à l'Institut Philippe-Pinel de Montréal.

Quant à la défense, elle a mis en garde la Commission de ne pas se laisser influencer par la pression populaire. Elle réclame une libération inconditionnelle de l'ex-cardiologue.

Se basant sur les témoignages de ses experts, la défense a répété que M. Turcotte est un homme transformé. Celui-ci ne représente pas un danger pour la société, a fait valoir la défense, et rien ne démontre qu'il souffre encore de rage ou de colère.

Le frère d'Isabelle Gaston, Patrick, a pour sa part rappelé aux médias que Guy Turcotte n'avait jamais demandé pardon.