Débusquer l'erreur dans le CV du psychiatre expert de la Couronne et mettre en lumière son peu d'expérience en matière de filicide. C'est à cela que s'est employé Me Pierre Poupart, avocat de Guy Turcotte, en amorçant le contre-interrogatoire du psychiatre Sylvain Faucher, hier après-midi, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Embauché par la Couronne, le Dr Faucher a évalué le cas de M. Turcotte. Il a conclu que le cardiologue savait ce qu'il faisait quand il a tué ses deux enfants, le 20 février 2009. Cette conclusion s'oppose à celle de «non-responsabilité» pour maladie mentale à laquelle sont parvenus les deux experts psychiatres retenus par la défense. Les avocats de Guy Turcotte, accusé du meurtre prémédité de ses enfants, tentent maintenant de miner la crédibilité du Dr Faucher.

Sous les questions incisives de Me Poupart, l'expert Faucher a reconnu qu'il avait fait une erreur dans son CV en indiquant qu'il avait participé à une conférence - il y a contribué, mais ne l'a pas donnée. Il a aussi reconnu que, en citant un document qu'il a écrit, il a omis de mentionner le nom de son coauteur. Me Poupart a relevé qu'il s'agissait d'un manque de rigueur.

Le Dr Faucher a ensuite expliqué qu'il a rencontré Guy Turcotte à l'établissement de détention de Rivière-des-Prairies, le 5 avril dernier, pour faire son évaluation. Il était en possession du rapport réalisé par la Dre Dominique Bourget, psychiatre embauchée par la défense. Ce rapport s'étalait sur 27 pages et les faits y étaient relatés. Le Dr Faucher s'en est servi comme base pour évaluer M. Turcotte. Il le lisait, et M. Turcotte devait rectifier les faits au besoin. Le psychiatre a indiqué qu'il ne voulait pas imposer à M. Turcotte de reprendre tout son pénible récit, peu de temps avant le début de son procès. Il a reconnu que ce n'était pas la meilleure façon de procéder pour faire une expertise.

Le contre-interrogatoire du dernier témoin de ce procès se poursuit aujourd'hui.