La grève qui touchait cinq Résidences Soleil du Groupe Savoie prend officiellement fin. Les quelque 300 syndiqués ont entériné, au cours des derniers jours, les ententes de principe qui étaient intervenues avec l'employeur.

Cinq de ces résidences privées pour personnes âgées étaient touchées par une grève depuis le 17 juillet, à savoir celles de Granby, Laval, Pointe-aux-Trembles, Saint-Hilaire et Saint-Laurent.

La rémunération était au coeur du litige. Les employés ont obtenu des augmentations qui varieront selon le métier, mais qui pourront accroître ultimement le salaire de 2,21 $ l'heure sur la durée du contrat, qui est de 4 ou 5 ans, selon l'établissement.

Certains touchaient 12 $, 13 $ ou 14 $ l'heure avant les augmentations, a souligné au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, Stéphane Lacroix, directeur des communications et des affaires publiques au Syndicat des Teamsters, affilié à la FTQ.

Le syndicat revendiquait de réduire progressivement l'écart de 6 $ l'heure qui sépare ses membres de leurs homologues du secteur public.

« C'est une avancée importante, dans la mesure où l'ensemble des travailleurs, qu'ils soient syndiqués ou non, au Québec, observent ça et voient qu'il y a moyen d'améliorer les conditions salariales, qui étaient très en arrière de celles qui étaient offertes aux gens qui oeuvrent dans le secteur public », a commenté M. Lacroix.

Les ententes de principe ont été entérinées dans des proportions variant de 92 à 97 pour cent, selon l'établissement.

La plupart des travailleurs touchés sont des femmes. Il s'agit de préposées aux bénéficiaires, d'employées aux cuisines et à l'entretien ménager.

Un comité paritaire ?

Le Syndicat des Teamsters estime que le gouvernement du Québec devra intervenir en créant un comité paritaire pour « normaliser » les conditions de travail des salariés dans ce domaine, d'autant plus qu'il y a pénurie de préposés aux bénéficiaires, particulièrement dans le privé.

« Nous, on est d'avis qu'il va falloir que le gouvernement provincial mette en place éventuellement un comité paritaire dans les résidences pour aînés pour rattraper et rendre équitables les conditions des travailleurs qui oeuvrent dans le privé par rapport au public », affirme M. Lacroix.

Les comités paritaires veillent au respect des décrets de convention collective. Il existe de tels décrets dans des domaines comme les agences de sécurité et l'entretien ménager. Ils permettent de « normaliser » les conditions de travail au sein de plusieurs entreprises d'un même secteur.

Bien que l'on parle de grève aux Résidences Soleil, celle-ci n'a guère incommodé les résidants, vu les dispositions étendues de maintien des services essentiels, même s'il s'agit de résidences privées pour aînés.

« Il n'y a jamais eu d'interruption de travail. Le débrayage faisait en sorte que les gens manifestaient en dehors des heures de travail, pendant les heures de lunch ou de pause. Par conséquent, les résidants n'ont vu absolument aucune différence entre le service qui était offert avant, pendant et après la grève », a résumé M. Lacroix.

Au moment d'écrire ces lignes, le Groupe Savoie n'avait pas encore répondu à l'invitation de commenter.