« Le doute ne nous a jamais gagnés. » La famille du petit Ariel Kouakou, disparu le 12 mars dernier dans le quartier d'Ahuntsic-Cartierville, ne perd pas espoir de retrouver son enfant vivant. Sans nouvelles d'Ariel depuis plus de quatre mois, ses parents, qui privilégient la thèse de l'enlèvement, tendent maintenant la main à celui qui pourrait être son ravisseur.

« Pour moi, mon fils est vivant et il est avec quelqu'un. » Kouadio Frederic Kouakou a accueilli La Presse au domicile familial, hier. Le père d'Ariel a écrit une lettre à celui ou à celle qui détiendrait son enfant malgré lui, dans laquelle il lui offre son pardon. « Mon fils s'est retrouvé au moment endroit, au mauvais moment », dit-il.

Depuis sa disparition, le père d'Ariel Kouakou affirme « haut et fort » que son fils a été enlevé alors qu'il se rendait chez un ami qui réside tout près de chez lui, non loin de la rivière des Prairies. Les autorités policières, qui ont mené d'intenses recherches dans le secteur, mettent plutôt de l'avant la thèse d'une chute accidentelle dans le cours d'eau.

«Pardon et amour»

Pour les Kouakou, le temps qui passe sans que le corps de leur garçon ne soit retrouvé aux abords de la rivière donne du poids à leur hypothèse. Se disant nourrie par la foi, la famille souhaite s'adresser au possible ravisseur de son fils. « Passé le temps des émotions et des pleurs, quelle attitude adopter face à l'épreuve ? », écrit le père.

« La résilience, la résignation, l'espoir et même le pardon ? Ce sont là les différentes étapes au travers desquelles chaque individu passe. Aujourd'hui, plus de quatre mois dans cette épreuve sans nom, ma famille et moi sommes arrivés à une autre étape qui, même si elle ne donne pas de réponses à nos interrogations, nous rend toujours plus forts. »

En entrevue, M. Kouakou explique offrir « son pardon et son amour » à la personne qui aurait enlevé son fils. « Je pense que c'est la meilleure façon pour nous de changer les choses. C'est un premier pas pour la rassurer. Je pense que si cette personne regrette, c'est quelque chose qui puisse le convaincre de libérer Ariel », ajoute-t-il.

Kouadio Frederic Kouakou se dit même prêt à « accompagner » cet individu dans le processus judiciaire qu'il aurait à subir s'il relâchait son enfant. En aucun cas, le doute que le pire soit arrivé à Ariel n'a fait sa place dans le coeur du père. « Bizarrement, aucunement. Chaque jour, nous savons qu'Ariel peut revenir à tout moment », a-t-il confié.

Enquête en cours



Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) confirme que l'enquête pour retrouver le petit Ariel est toujours active et classée « comme criminelle » malgré que la thèse « du triste accident » soit la principale hypothèse. « On ne prend aucune chance dans cette enquête », a affirmé le chef des communications du SPVM, Ian Lefrenière.

« Nous comprenons beaucoup les parents. On sait que c'est difficile pour eux tant qu'il n'y aura pas de dénouement », a-t-il ajouté. Des recherches nautiques ont aussi eu lieu cet été dans le secteur, en vain. En juin, le SPVM a aussi tenté de retrouver une femme, un témoin potentiel, qui aurait fumé une cigarette sur un banc au parc des Bateliers.

Toujours recherché

Ariel Jeffrey Kouakou mesure 1,40 m (environ 4 pi 8 po), pèse 40 kg (environ 90 lb), il a la peau noire, les yeux noirs et les cheveux noirs, et il s'exprime en français. Au moment de sa disparition, il portait un manteau noir avec un capuchon, un pantalon gris et des souliers jaunes. Toute information peut être transmise de façon anonyme et confidentielle à Info-Crime Montréal, au 514 393-1133, ou en composant le 911. Une récompense de 100 000 $ est offerte à quiconque permettrait d'élucider l'affaire.

Photo fournie par la famille

Ariel Jeffrey Kouakou est disparu le 12 mars dernier dans le quartier d'Ahuntsic-Cartierville. L'enquête pour le retrouver est toujours en cours.