La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) accuse Québec de ne pas respecter ses engagements pour mieux protéger les animaux et exhorte le prochain gouvernement à en faire plus en ce sens.

Le gouvernement libéral a adopté la Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal, en 2015. Tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une bonne mesure législative, la SPCA accuse les autorités de laxisme dans son application.

Selon l'organisme, le gouvernement avait notamment promis d'éradiquer les «usines à chiots», mais le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) continue d'octroyer des permis à des éleveurs qui ne prennent pas en compte le bien-être des bêtes.

Il dénonce également l'absence d'une loi au Québec établissant des normes minimales et encadrant le traitement des animaux de ferme.

La Directrice de la défense des animaux de la SPCA, Alanna Devine, rappelle un cas de cruauté survenu dans une ferme d'élevage de veaux, à Pont-Rouge, en 2014, qui avait mené à des accusations et des amendes. À l'époque, la SPCA plaidait pour une réglementation renforcée. Or, la loi adoptée depuis ne va toujours pas assez loin, soutient Mme Devine.

De plus, la SPCA allègue que les ententes prévoyant que ce sont les inspecteurs de la SPCA qui appliquent la loi de la protection des animaux sont échues depuis le 31 mars 2018.

Selon Mme Devine, le gouvernement provincial n'a pas renouvelé ces contrats et les inspecteurs ont donc perdu leur pouvoir d'intervention. Elle ajoute que la société est sans nouvelle des instances gouvernementales à ce sujet.

«Tous les jours, sur le terrain, nous sommes confrontés à des situations où des animaux sont laissés dans la souffrance en raison de l'application laxiste de la loi par le MAPAQ», déplore la porte-parole de la SPCA.

Afin d'attirer l'attention de la population et d'interpeller les politiciens, l'organisation a donc lancé sur son site web une campagne intitulée «Promesses brisées».