Radio-Canada a été « récemment » victime d'un vol de matériel informatique qui pourrait mettre à risque les renseignements personnels et informations financières de quelque 20 000 employés anciens, actifs et contractuels de la société d'État. La nouvelle a été communiquée hier, mais bien peu de détails sur l'évènement ont été révélés.

Radio-Canada/CBC confirme avoir été la cible d'une introduction par effraction. Le lieu, la date et la nature de l'équipement dérobé ne sont pas dévoilés pour ne pas nuire à l'enquête lancée par « la police locale ». « L'intrus est connu de la police locale », a confirmé le porte-parole Douglas Chow. « Le vol a été capté par nos caméras de surveillance. »

Le suspect, qui ne fait pas partie du personnel de Radio-Canada, n'a volé qu'une seule pièce d'équipement informatique. Rien n'indique pour l'heure que la personne connaissait la teneur des informations qui y étaient enregistrées. Rien ne permet non plus de croire que l'individu a pu avoir accès aux données ou qu'il ait pu les utiliser.

MESSAGE AUX EMPLOYÉS

Les personnes touchées seraient majoritairement des employés actifs, mais on dénombrerait aussi d'anciens employés et des collaborateurs ayant travaillé pour Radio-Canada au cours des 18 derniers mois. Dans un message interne envoyé mercredi après-midi, la vice-présidente principale et chef de la direction financière, Judith Purves, s'est dite « profondément désolée » de la situation.

« L'équipement volé, bien que protégé par mot de passe, pourrait contenir des fichiers électroniques, notamment certains renseignements personnels de nature financière. Même si aucune tentative d'accès aux données personnelles n'a été portée à notre connaissance, je tiens à ce que vous soyez au courant des risques éventuels et des mesures que nous prenons à cet égard. » - Judith Purves, vice-présidente principale et chef de la direction financière de Radio-Canada

Mme Purves indique également être « consciente des inquiétudes » que ces évènements peuvent causer à ses employés. La société d'État a par ailleurs offert gratuitement à tous ses travailleurs un service spécial de « surveillance du crédit et d'assurance contre le vol d'identité » pour l'année à venir, en plus de créer une ligne d'assistance téléphonique.

« Je veux que vous sachiez que nous faisons tout notre possible pour réduire les risques liés à cet incident. Nous procédons également à l'examen de toutes nos procédures en matière de sécurité et apporterons les améliorations nécessaires », a assuré Mme Purves dans son message aux employés.

Les représentants des organisations syndicales de Radio-Canada ont été informés de la situation la semaine dernière par la direction.

Dans une note envoyée à leurs membres mercredi, le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC), l'Association des réalisateurs, l'Association des professionnels et superviseurs et la Guilde canadienne des médias indiquent « avoir convenu de laisser Radio-Canada faire ses annonces et de ne rien révéler sur l'enquête policière en cours ».

Le SCRC a aussi indiqué qu'il « surveillera les mesures mises en place par la Société pour réduire les risques associés à ce genre d'évènements ». Joint par La Presse, le SCRC a refusé pour le moment de commenter publiquement la situation. Le SCRC compte quelque 3000 membres des services français au Québec et au Nouveau-Brunswick.