Familles déchirées, opprobre public, perte d'emploi, deuil : des familles de jeunes Québécois radicalisés ont accepté de se confier à un artiste qui met en lumière leur calvaire dans une nouvelle bande dessinée produite par le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.

Ce nouvel album, intitulé Radicalishow 2 : Affaire de famille, est le deuxième produit par le centre montréalais en collaboration avec le bédéiste Boris Dolivet, alias Eldiablo. Le premier était basé sur le témoignage de jeunes qui avaient eux-mêmes succombé aux sirènes de la radicalisation et de la violence. Cette fois, ce sont les familles qui racontent comment leur vie a été bouleversée par l'arrestation d'un des leurs ou son départ vers une zone de conflit.

« La BD permet de livrer un témoignage fort. Les gens que j'avais devant moi, ça leur a permis de décharger plein de choses. Je suis un artiste, ce n'est pas pareil que de parler à un journaliste », a expliqué l'auteur, hier, lors d'un lancement à l'Université Concordia.

Les cas de jeunes qui sont partis rejoindre des groupes djihadistes en Syrie ou qui ont tenté de le faire ont abondamment fait la manchette ces dernières années. Eldiablo s'est inspiré de l'histoire de leurs familles et les a transposées dans un univers fictif inspiré de Star Wars et des Simpson. Plutôt que de rejoindre les djihadistes, les jeunes du récit sont embrigadés par des « Jedi » qui portent des sabres laser.

« Au-delà du jeu de mots rigolo, j'avais trouvé plusieurs points communs entre les rebelles jedi et le djihadisme », a expliqué le bédéiste, qui dit croire fermement en la possibilité de traiter des sujets sérieux et dramatiques de notre société avec un brin d'autodérision.

« Pour moi, c'est un outil de rapprochement. Ça permet aux gens de l'extérieur de se mettre un instant dans la peau de ceux qui sont touchés par ce phénomène », dit-il.

Image tirée de la bande dessinée

Page tirée de la bande dessinée Radicalishow 2 : Affaire de famille