La Meute, ce groupe identitaire d'extrême droite, se déchire, en proie à des luttes intestines au sommet. Deux de ses trois principaux leaders viennent de claquer la porte.

Dans un message publié sur l'internet, Sylvain Brouillette, identifié dans le registre des entreprises comme étant le premier actionnaire du groupe La Meute, raconte avoir été tassé par le deuxième actionnaire du groupe, Éric Proulx.

«Éric Proulx [l'autre grand leader du groupe] a décidé de saboter La Meute pour régler un conflit personnel avec moi. Je trouve cela lâche et méprisable, mais j'ai la conviction que tant que je serai ici, il fera tout ce qu'il peut pour nuire à La Meute», écrit-il dans un message publié sur l'internet.

«Ça me dégoûte de voir tous ces gens qui ont quitté La Meute et qui, dès le lendemain, se sont mis à chier sur cette cause qu'ils prétendent avoir servie», écrit-il encore.

«Dans le cercle de vie d'une meute, des individus disparaissent et d'autres prennent la relève.

Stéphane Roch, qui est troisième actionnaire du groupe, a aussi offert sa démission, en disant sur Twitter qu'il allait révéler les raisons de son départ par vidéo et «sans aucune censure».

En début d'après-midi, Éric Proulx a répliqué. «Certaines personnes de peu d'honneur et respect tentent maintenant de faire passer sur mon dos les malheurs de La Meute. Ces personnes promptes à condamner s'empressent de diffamer afin de cacher leur propre part de responsabilité. Qu'est-ce que vous voulez ? C'est ça le Québec. Héros un jour, zéro le lendemain. Peu importe vos réalisations vos sacrifices et votre dévouement. [...] Il est beau notre Québec... Je ne sais pas comment on va s'en sortir avec des mentalités de la sorte.»

Avant ces disputes, La Meute disait envisager de présenter des candidats aux élections québécoises de 2018 et être très présente dans le débat public lors de la prochaine campagne.

La Meute, qui compterait quelque 40 000 membres, s'est toujours défendue d'être raciste et islamophobe et elle dit combattre uniquement «l'islam radical ». 

Cette année, certains de ses membres se sont impliqués activement dans la campagne du Non lors du référendum de Saint-Apollinaire sur le cimetière musulman.