Les Directions de protection de la jeunesse du Québec ont reçu 91 191 signalements l'an dernier, une augmentation par rapport aux 87 800 de l'année précédente.

Quotidiennement, ce sont 250 signalements, soit 10 de plus chaque jour que pour l'année 2015-2016, ont précisé mardi des Directrices de protection de la jeunesse, au cours d'une conférence de presse pour présenter leur bilan annuel, à Montréal.

Après étude du dossier, 36 002 signalements ont été retenus, soit 39,5% des signalements reçus. Il s'agit bien de signalements, et non de jeunes, puisqu'un seul jeune peut faire l'objet de plusieurs signalements.

La plus grande part des signalements avaient trait à de l'abus physique, soit 24% des cas, puis de la négligence, dans 22% des cas.

Suivent ensuite les mauvais traitements psychologiques, avec 17%, puis le risque sérieux de négligence avec 12%.

Les DPJ ne peuvent pas vraiment savoir s'il y a effectivement augmentation du nombre de cas ou si c'est parce que le public, plus sensibilisé, signale davantage les cas dont il a connaissance. Sauf que dans le cas des mauvais traitements psychologiques, Assunta Gallo, DPJ de l'Ouest de-l'Île-de-Montréal, souligne que les DPJ avaient justement fait campagne sur ce thème l'an dernier.

Il est donc possible que cela ait davantage sensibilisé le public, faisant croître le nombre de signalements à ce sujet, a-t-elle avancé.

Du nombre total de dossiers retenus, 8562 concernaient des adolescents de 13 à 17 ans.

Bon nombre avaient des troubles de comportement sérieux, qu'il s'agisse de fugues, de problèmes de toxicomanie ou de santé mentale, a précisé Josée Morneau, DPJ de la Montérégie-Est.

Les signalements traités viennent principalement des employés des différents organismes (33%), du milieu policier (22%), du milieu scolaire (18%), du milieu familial (16%) et de la communauté (10%).

Des progrès à Laval

Par ailleurs, les efforts déployés à Laval, où un plan d'action particulier avait été lancé à la suite d'une controverse, après plusieurs fugues très médiatisées d'adolescentes, ont fini par porter fruit.

La Directrice de la protection de la jeunesse de Laval, Sonia Mailloux, a souligné qu'il y avait eu une réduction de plus de 50% du nombre de fugues depuis.

Entre autres moyens qui ont été pris, on note la révision des plans de sortie des jeunes, un contrôle plus serré des accès, une plus grande sensibilisation des parents et des jeunes, a énuméré Mme Mailloux.

Cette année, les DPJ mettent d'ailleurs l'accent, dans leur bilan, sur les adolescents, avec une campagne intitulée «l'adolescence: une traversée en eaux vives».