L'avocat Marc Bellemare, qui a collaboré à des documentaires d'Ugo Fredette, est sidéré par la tragédie survenue jeudi et il ne comprend pas les amalgames qu'il a entendus ces derniers jours entre son travail sur les personnes disparues et le crime qu'il a commis.

Le travail d'Ugo Fredette a eu l'immense mérite, dit Me Bellemare, de remettre au premier plan des personnes disparues depuis souvent très longtemps. « Il était sincère dans ce qu'il faisait et il a fait un très bon travail auprès des familles. »

« Très peu de gens au Québec se sont dévoués autant à la cause des victimes d'actes criminels qu'Ugo Fredette », poursuit l'avocat.

N'est-il pas tout de même ironique que celui qui a oeuvré autant auprès de victimes d'actes criminels soit soupçonné d'avoir tué sa femme et d'avoir fait plusieurs orphelins ? « C'est ironique, oui, mais pas plus. »

Pour les documentaires d'Ugo Fredette, Me Bellemare a été interviewé, mais il a aussi collaboré à la recherche. Le dernier documentaire coproduit par Ugo Fredette, Sept femmes, était presque terminé et il sortira, mais sans le nom d'Ugo Fredette au générique, selon Marc Bellemare.

Au travail, Ugo Fredette apparaissait à Me Bellemare comme quelqu'un de très courtois, sympathique, qui ne semblait pas présenter de problème d'impulsivité.

La coproduction de documentaires, c'était son travail principal, « mais il ne faisait pas d'argent. Pour les trois documentaires qu'il a faits, ça devait à peine couvrir ses dépenses ».

Me Bellemare a vu la conjointe d'Ugo Fredette, Véronique Barbe, et leur fils il y a quelques mois. « Nous étions à Laval pour le tournage d'une séquence sur Joanne Dorion, disparue en 1977. »

« Quelqu'un m'a appelé jeudi pour me dire ce qui était arrivé. Je n'en revenais pas. J'ai essayé de le contacter, mais en vain. »

- Avec Vincent Larouche, La Presse

PHOTO FOURNIE PAR LA SÛRETÉ DU QUÉBEC

Ugo Fredette