La Sûreté du Québec (SQ) est secouée par une vague de suicides dans ses rangs.

Le dernier en date est survenu la fin de semaine dernière. Selon nos sources, il s'agissait du sixième agent à se donner la mort depuis le début de l'année.

S'il n'a pas voulu confirmer le chiffre, l'inspecteur Guy Lapointe, porte-parole de la SQ, explique que la situation est prise très au sérieux. «Ça nous préoccupe énormément», a-t-il dit en entrevue.

Depuis quelques mois déjà, la haute direction de la SQ est en discussion avec l'Association des policières et policiers pour voir si d'autres mesures de prévention peuvent être mises en place pour mieux accompagner les policiers.

Un programme de prévention est déjà en place, a expliqué M. Lapointe, qui relève par exemple que les policiers qui font de l'infiltration ou qui combattent la pornographie juvénile sont particulièrement suivis de près.

De façon générale, «les gestionnaires ont été coachés sur les signes précurseurs à surveiller». Il s'agit de voir maintenant «si on peut aller plus loin», a ajouté M. Lapointe.

Cela dit, si le métier de policier est évidemment stressant, «il faut éviter les raccourcis. Certains suicides peuvent être liés au travail, d'autres, à des problèmes personnels et d'autres encore, à une combinaison de facteurs».

Quel que soit le déclencheur, la Sûreté du Québec souhaite être outillée au mieux.

Dans les autres corps policiers aussi

Il y a trois semaines, une agente du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s'est donnée la mort sur les lieux mêmes de son travail, en retournant son arme de service contre elle.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) n'a pas été épargnée non plus : entre 2006 et 2014, 16 agents actifs se sont suicidés, en plus de 13 policiers à la retraite.

Pendant longtemps, le suicide au sein de la GRC était tabou, et ce n'est que depuis quelques années qu'il y a enquête sur chaque cas documenté.

À noter que toute personne qui a des pensées suicidaires peut appeler Suicide-Action au 1-866-APPELLE ou au 514 277-3553.