Les prix de l'essence devraient grimper au Canada, cette semaine, parce que les importantes inondations attribuables au passage de l'ouragan Harvey ont forcé plusieurs raffineries de la côte du Texas à interrompre leurs activités.

Les grossistes devraient accroître leurs prix en moyenne de 2 à 4 cents par litre d'ici jeudi, a estimé l'analyste Dan McTeague, du site internet spécialisé GasBuddy, mais les consommateurs pourraient observer des hausses bien plus importantes dans certains marchés.

M. McTeague a estimé que les stations-service de marchés comme ceux de Calgary, de Montréal et d'Ottawa arrivent tout juste à recouper leurs coûts en ce moment. Celles-ci pourraient profiter de la hausse des prix des grossistes pour faire grimper leurs prix de jusqu'à 10 cents le litre, afin d'augmenter leurs marges de profits.

«Les opérateurs favorisent l'attentisme et je crois que c'est pourquoi il y aura très peu d'obstacles, du moins pour l'instant, à une importante hausse des prix d'ici au moins jeudi ou vendredi», a-t-il observé.

Les prix de l'essence au Canada ne bougeaient pas beaucoup, lundi, sur le site internet GasBuddy.com.

Aux États-Unis, les prix devraient grimper au cours de la prochaine semaine ou plus tard. Jusqu'à 10 raffineries, représentant plus de 15 pour cent de la capacité du pays, sont fermées, incluant certains appartenant à ExxonMobil, Shell et Phillips 66.

Lorsque la crue des eaux redescendra, les prix vont vraisemblablement diminuer plus lentement que lors des dernières tempêtes qui ont touché la côte du golfe, comme l'ouragan Ike en 2008, a estimé Rick Joswick, un analyste de la firme Pira Energy, de S&P Global Platts.

La capacité quotidienne de raffinage des installations américaines, habituellement de 18 milliards de barils, est amputée de près de trois milliards de barils. La plupart des raffineries fermées l'ont été de façon préventive, seulement quelques-unes d'entre elles ont fait état d'inondations mineures.

Mais le fait que la tempête se déplace lentement pourrait faire perdurer certaines de ces fermetures et entraîner des dommages plus importants, a observé l'analyste Damien Courvalin, de Goldman Sachs.

«Les dommages pourraient être plus importants si les pluies se poursuivent et prolongent l'inondation», a ajouté l'analyste Sal Guatieri, de BMO Marchés des capitaux.

Entretemps, les entreprises canadiennes qui détiennent des actifs dans la région de la côte du golfe ont imité leurs consoeurs américaines en fermant leurs bureaux en attendant la fin de la tempête.

Le chef de la direction de Precision Drilling, Kevin Neveu, qui partage son temps en Alberta et au Texas, a indiqué que son domicile en banlieue de Houston avait été épargné jusqu'à maintenant, mais que les inondations avaient endommagé les maisons d'au moins cinq de ses 300 employés dans la région de la métropole.

«Notre principale priorité en ce moment est de nous assurer que nos employés sont en sécurité et que leurs domiciles ne sont pas endommagés», a-t-il expliqué depuis le siège social de Precision, à Calgary.

«Notre priorité suivante est d'observer l'infrastructure civile et voir comment celle-ci réagit. Lorsque les rues seront sécuritaires, que l'électricité sera rétablie et que l'essence sera disponible, nous nous attendrons à voir les gens revenir au travail.»

L'exploitant de pipelines Enbridge, qui a racheté la société Spectra Energy, de Houston, plus tôt cette année, a dit avoir fermé ses bureaux dans la ville et réduit son effectif à un minimum dans la région du golfe du Mexique.