L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a reçu 53 plaintes pour des cas de représentation trompeuse d'un produit ou de fraude alimentaire durant les cinq premiers mois de l'année. Elle en reçoit normalement une quarantaine pendant une année complète. Comment expliquer cette augmentation?

«Ce n'est pas surprenant, car on en parle de plus en plus et il y a eu des cas médiatisés», indique Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques alimentaires au département de gestion de l'Université Dalhousie de Halifax, spécialiste de la question. 

«Il y a quelques années, quand j'ai commencé à faire des conférences sur la fraude alimentaire, les gens me regardaient comme si j'étais un Martien», dit-il. Maintenant, les consommateurs connaissent le sujet et sont plus méfiants lorsqu'ils ont entre les mains un aliment suspect. 

«Ils doutent de la validité de ce qui est écrit sur l'étiquette de l'aliment qu'ils ont entre les mains», précise Sylvain Charlebois.

Plus de plaintes 

Bien que le nombre de plaintes ait plus que doublé cette année, il reste petit pour l'ensemble du pays. Les signalements de fraudes potentielles représentent en moyenne de 1,4% à 2,7% du nombre total de plaintes reçues chaque année.

«Ces cas étaient le résultat d'une plainte d'un consommateur ou d'un renvoi à l'Agence canadienne d'inspection des aliments par un autre ministère du gouvernement», précise la porte-parole de l'ACIA, Lisa Murphy.

«Tout le monde a été victime de fraude alimentaire. Moi aussi, mais je ne sais pas quand c'est arrivé», dit pour sa part M. Charlebois.

Le cas du riz

Des 53 plaintes reçues entre le 1er janvier et le 31 mai 2017, 14 concernaient le riz. «Ces plaintes liées au riz peuvent avoir été déclenchées par la vidéo qui circulait sur les médias sociaux dans les derniers mois en ce qui a trait à l'authenticité du riz», précise Lisa Murphy. 

La vidéo en question indiquait que des poches de riz contenaient du plastique. L'ACIA a effectué un échantillonnage et une analyse, précise Mme Murphy, pour conclure que le riz était authentique. 

Les autres plaintes sont liées à différents produits et en sont à «divers stades de suivi par l'ACIA». «Dans les cas où un cas de non-conformité est observé, explique Lisa Murphy, l'inspecteur informe la partie réglementée et demande une mesure corrective dans un délai approprié en fonction de la gravité de la non-conformité et du risque pour la santé humaine.»

Au Québec, le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants reçoit aussi les plaintes des consommateurs.

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DALHOUSIE

Sylvain Charlebois