Le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) s'attend à ce que l'annulation du procès de Bill Cosby ait une incidence jusque dans ses centres.

Sa responsable des communications, Stéphanie Tremblay, souligne que des nouvelles comme celle de l'acquittement de l'ancien animateur de CBC Jian Ghomeshi, l'an dernier, suscitent une vive indignation populaire.

Cette nouvelle met en lumière les lacunes du système judiciaire et pousse certains à l'action, affirme-t-elle.

Lui aussi hautement médiatisé, le procès du comédien et humoriste Bill Cosby a été annulé, samedi matin, face à l'absence de verdict sur les trois chefs d'attentat criminel à la pudeur qui pesaient contre lui.

Stéphanie Tremblay déplore que de telles débâcles replongent certaines victimes dans leurs traumatismes, leur rappelant « quand elles n'ont pas été crues ».

Voir l'acteur de 79 ans s'en tirer ainsi pourrait également dissuader certaines victimes de porter plainte, craint l'ex-intervenante.

« Ces processus [judiciaires] sont extrêmement longs et difficiles. Si on se dit qu'il y a peu de chances que l'agresseur soit reconnu coupable, c'est certain qu'on ne se fera pas vivre tout ça pour rien », a-t-elle exposé, en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

« On n'est plus étonnés de ce genre de nouvelle-là, mais ça ne veut pas dire qu'on n'est pas consternés, a-t-elle poursuivi. On sait que ce sont des nouvelles reçues difficilement par les survivantes d'agressions à caractère sexuel. »

Bien que le procès de Bill Cosby ait pris place au sud de la frontière, Stéphanie Tremblay dit observer « les mêmes résultats au Québec ». Elle espère que cette affaire « éveille la population, mais aussi nos dirigeants politiques » à cet effet.