Le gouvernement Couillard a ordonné à Loto-Québec jeudi de retirer le pari sur l'avenir de Donald Trump à la Maison-Blanche. La société d'État a aussitôt obtempéré.

Elle a manqué de jugement en choisissant ce sujet «inapproprié», selon le cabinet du ministre des Finances, Carlos Leitao.

«Donald Trump sera-t-il toujours président des États-Unis après le 1er mai 2018?» demandait Loto-Québec sur Mise-O-Jeu, précisant que cela «ne concerne que le présent mandat». La cote pour une réponse favorable était de 1,10. C'était une cote de 3,65 pour le non.

Le lancement de ce pari, mercredi, a provoqué des remous en haut lieu à Québec. Le cabinet du premier ministre, le ministère des Finances et celui des Relations internationales ont convenu que la société d'État est allée trop loin. C'est bien de diversifier la nature des paris, mais il y a des limites à ne pas franchir, résume-t-on.

Loto-Québec ne voyait pourtant pas matière à controverse dans son initiative. «Il y a des gens qui peuvent ne pas apprécier et trouver que c'est aller trop loin. Mais on sait que ça fait l'objet de discussions (l'avenir de Donald Trump), que ça intéresse les gens. On en parle dans l'actualité à tous les jours», soutenait le porte-parole de Loto-Québec, Patrice Lavoie.

«En général, on essaie de faire des paris de façon éthique et de bon goût sur des choses qui sont discutées dans les médias, des choses qui risquent d'intéresser les parieurs parce que c'est sur toutes les lèvres», expliquait-il.

Loto-Québec disait «emboîter le pas» à une autre société publique de loteries, BCLC en Colombie-Britannique, qui propose des paris sur l'avenir de Donald Trump à la tête des États-Unis. «Et notre question est tournée de manière positive, ajoutait Patrice Lavoie. Ce n'est pas formulé de manière: va-t-il perdre son poste ou être destitué ou quitter de lui-même?»

Il attirait l'attention sur la cote plus faible pour le maintien de Donald Trump au 1600 Avenue Pennsylvanie. «Donc Loto-Québec pense qu'il y a plus de chances qu'il y soit encore. Loto-Québec n'est pas en train de prendre position dans le débat en disant: nous, on pense, selon nos cotes, qu'il n'y sera plus. Au contraire.»