Les récentes inondations au Québec démontrent qu'au-delà de l'aide aux actuels sinistrés, une réflexion à long terme s'impose sur l'aménagement du territoire en zone inondable, a souligné mardi le premier ministre Philippe Couillard.

Aussi, il promet de considérer la proposition faite par le chef de l'Opposition, Jean François Lisée d'instituer une commission d'examen scientifique sur le phénomène. Une telle démarche avait été mise en place au lendemain des inondations au Saguenay, en 1996, et après le Grand Verglas de 1998, a souligné M. Lisée.

« Les crues qu'on vient de vivre sont historiques », a souligné le chef péquiste. Or, la cartographie des zones inondables n'a pas été mise à jour depuis 2004. Encore aujourd'hui, on peut acheter une maison proche d'un cours d'eau sans connaître le risque d'inondation, a souligné M. Lisée.

Une commission d'examen scientifique et technique pourrait entendre les groupes, les municipalités et faire un bilan, propose le chef péquiste.

Pour Philippe Couillard, il ne faut pas oublier que «les eaux sont encore présentes dans plusieurs régions et il est clair que le fait que les eaux se retirent ne signifient pas que l'État doive se retirer».

Avec le réchauffement climatique, « il est clair qu'on est devant une situation qui se répètera ». Il est souhaitable selon lui de baser sur la science les décisions qui devront être prises sur le moyen et long terme. « Il y a une sérieux débat à faire au Québec quant aux nouvelles contructions en zone inondables. On veut tous habiter près de l'eau, c'est le rêve de beaucoup de personnes », a rappelé M. Couillard.

Le premier ministre annoncera d'ailleurs une bonification du programme gouvernemental d'aide aux sinistrés des inondations, mercredi.

L'annonce sera faite à 14 h 30, au Centre national de coordination gouvernementale, à Montréal.

Il y aura des changements pour les seuils et l'admissibilité au programme d'indemnisation.

Un peu plus de 2 millions ont déjà été distribués aux sinistrés afin de les aider à payer leur hébergement d'urgence, leur équipement, et le nettoyage. Plusieurs centaines de milliers de dollars continuent d'être versés chaque jour.

Il y a encore de l'argent de disponible, a précisé M. Couillard plus tôt cette semaine.

- Avec La Presse canadienne