Le maire de Brossard, Paul Leduc, revient à la charge avec son projet de construire un pont d'étagement afin de permettre le développement résidentiel à proximité de l'ancien golf municipal et assurer un accès rapide à la future gare de train du Réseau électrique métropolitain (REM).

Moins de deux semaines après avoir vu sa proposition rejetée par plus de 2000 contribuables qui ont signé un registre, le maire Leduc présentera un nouveau montage financier à la séance du conseil municipal, ce soir. «Les signataires du registre n'ont pas signé contre un viaduc. [...] C'est plutôt contre le mode de financement», a affirmé à La Presse, le maire Leduc. «Il faut trouver d'autres solutions pour que ce pont d'étagement se réalise dans les délais prévus», a-t-il ajouté.

Ainsi, il n'est plus question d'un règlement d'emprunt de 47 millions pour payer l'infrastructure bien que l'évaluation de l'investissement n'a pas changé. La nouvelle version du projet est exposée dans l'ordre du jour du conseil municipal.

«Brossard est en bonne santé financière mais c'est impossible de financer le pont d'étagement avec nos surplus. Pas en totalité», a précisé M. Leduc.

De fait, il propose d'utiliser des surplus accumulés (17,6 millions provenant de la gestion de la dette et 1,4 million non affecté) pour financer partiellement la future infrastructure. Il recommande également l'adoption d'un règlement d'emprunt de 7 millions $. Cette somme serait remboursée «au moyen d'une taxe imposée en fonction de la superficie des immeubles bénéficiant des travaux».

Le gros morceau de ce montage financier, soit 21 millions, correspond aux recettes de ventes de terrains visés par le développement résidentiel et commercial; jusqu'à présent, le paiement des ventes devait être versé au fur et à mesure de l'ouverture des chantiers.

Rappelons que le projet a suscité beaucoup de grogne à Brossard. L'opposition à l'hôtel de ville a été particulièrement active dans ce dossier, s'opposant à ce que la municipalité assume le financement d'une infrastructure relevant du ministère des Transports.

Devant la résistance des citoyens, le maire a décrété en février dernier, sans préavis, de reporter l'exercice de signature du registre par lequel la population peut se prononcer sur un règlement d'emprunt. La consultation a finalement eu lieu un mois plus tard, renversant les intentions du maire Leduc qui aurait toutefois pu décider de tenir un référendum pour tenter d'obtenir l'adhésion d'une majorité à son projet. Il en coûterait quelque 600 000 $ pour permettre aux citoyens de Brossard de donner ainsi leur point de vue.

Hier, le maire Leduc a souligné à La Presse qu'il est temps que le gouvernement du Québec revoie le processus des référendums dans les municipalités. «C'est lourd», a-t-il laissé tomber.