L'administration du maire Marc Demers utilise des fonds publics à des fins partisanes, en déléguant des élus de son équipe lors d'activités sociales permettant un réseautage politique, dénonce le chef de Parti Laval, Michel Trottier.

« Que le maire ait un représentant à une soirée ne cause aucun problème. Mais quand tu envoies dix élus de ton propre parti afin de participer à l'activité en ton nom, c'est autre chose. C'est une dépense partisane déguisée », soutient M. Trottier, qui est candidat à la mairie.

Selon ce dernier, les élus du Mouvement lavallois (ML) bénéficient ainsi de fonds supplémentaires pour faire leur travail comparativement aux autres conseillers municipaux. Les dépenses autorisées par le comité exécutif s'ajoutent au budget de recherche et soutien que tous les conseillers municipaux ont entre les mains chaque année (27 712 $), souligne Michel Trottier.

À sept mois des élections générales, la situation est inéquitable aux yeux de M. Trottier. « Ça m'inquiète pour la démocratie lavalloise », dit-il.

En janvier dernier, neuf élus du ML et un attaché politique du maire ont participé à un souper gastronomique pour soutenir financièrement la Maison des soins palliatifs de Laval. Dépense totale : 5000 $.

Il y a un mois, 11 élus du ML sont allés au souper de financement de la Corporation de la Fête de la Saint-Jean. Le billet à 200 $ de chacun a été payé par la Ville.

En 2016, le comité exécutif a autorisé une dépense de 2250 $ pour soutenir la Fondation de la commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier, où siège Paolo Galati, conseiller municipal du ML et commissaire scolaire. Dix élus du ML, dont M. Galati, étaient présents à la soirée-bénéfice.

Un mois plus tard, neuf conseillers municipaux du ML et une adjointe du cabinet du maire participaient au bal soulignant le 20e anniversaire de la Société d'Alzheimer, à 500 $ le couvert.

RIEN DE PARTISAN

Au cabinet du maire Demers, on soutient qu'il n'y a rien de partisan dans le choix des élus du ML, tout en reconnaissant toutefois que c'est le propre des politiciens que de faire de la politique lors de toutes les occasions qui leur sont offertes.

« C'est dans leur travail d'élu que de représenter Laval dans certaines activités soutenues par la Ville. Et c'est la prérogative du maire de désigner les représentants qu'il souhaite », affirme l'attaché de presse du maire Demers, François Brochu.

Mais Michel Trottier n'en démord pas et entend continuer à talonner l'administration Demers lors des séances du conseil municipal car, selon lui, le maire interprète les règles de représentation en sa faveur. M. Trottier souligne d'ailleurs avoir payé à même son budget de recherche et soutien sa participation aux mêmes événements auxquels se retrouvaient ses collègues du ML, mais eux, à titre de représentants de la Ville. « C'est commode », raille M. Trottier.