L'ancien directeur de l'ingénierie à la Ville de Saint-Jérôme se voit imposer des amendes totalisant 30 000 $ par le conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs, pour avoir toléré un système de collusion entre 2008 et 2010.

L'Ordre des ingénieurs (OIQ) vient de faire connaître sa décision à l'égard de Érick Frigon qui a contrevenu au Code de déontologie des ingénieurs en usant de procédés malhonnêtes ou douteux, pour son manque d'intégrité et s'être placé dans des situations de conflit d'intérêts. Les amendes imposées (10 000 $ pour chacun des trois chefs d'accusation) sont  payables dans les 45 jours.

Le partage des contrats de génie à Saint-Jérôme permettait de contourner le processus d'appel d'offres de la municipalité. Quatre firmes se seraient entendues entre elles pour que chacune obtienne sa part du gâteau. Il s'agirait de Dessau, Tecsult, Cima+ ainsi que Leroux, Beaudoin Hurens et associés (LBHA). À tour de rôle, les firmes auraient reçu un contrat alors que ses concurrentes déposaient une soumission de complaisance à un prix plus élevé.

Lors de son passage à la barre des témoins, M. Frigon a reconnu avoir fait le lien entre le politique et les firmes de génie. Selon lui, ce que l'organisateur politique du maire d'alors, Marc Gascon, qui était également urbaniste chez Dessau, Christian Côté, voulait, il l'obtenait.

La décision du conseil de discipline souligne la collaboration de M. Frigon qui «a plaidé coupable à la première occasion». Ce dernier a d'ailleurs a exprimé des regrets pour avoir toléré la collusion. «Le dossier de l'intimé est différent de celui des autres ingénieurs impliqués dans un système de partage de contrats. L'intimé n'a pas amorcé ou mis en place le système de collusion. À son arrivée à la ville de Saint-Jérôme, le système était bien en place et rodé», peut-on lire dans la décision.