Face aux WikiLeaks et Edward Snowden de ce monde, l'agence canadienne d'espionnage électronique a sollicité l'aide de collègues experts pour son nouveau quartier général d'Ottawa: ceux qui contrôlent les voyageurs dans les aéroports canadiens.

Le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) s'installe progressivement dans le tout nouvel édifice Edward-Drake, au sud de l'Université Carleton. Afin d'assurer la sécurité mais aussi d'éviter les fuites, l'agence a demandé à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien de lui montrer comment se servir des détecteurs manuels de métaux et autres appareils à rayons X.

Le CST surveille les communications étrangères qui peuvent intéresser le renseignement canadien, et il échange une grande quantité d'information avec les membres du «Groupe des cinq», une communauté de la défense composée de l'Australie, du Canada, des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni.

Même si plusieurs mesures de sécurité étaient déjà en place dans l'ancien édifice du sud d'Ottawa, les mesures de type aéroport ont été jugées utiles pour rehausser encore le niveau de sécurité, a indiqué le porte-parole, Ryan Foreman. Et comme ces équipements sont nouveaux pour le CST, l'agence a demandé aux collègues des aéroports d'offrir une formation - gratuite.

Dans une note de service que La Presse canadienne a pu consulter grâce à la Loi sur l'accès à l'information, on indique que les contrôles seront effectués à l'entrée des personnes dans l'édifice. Pour des raisons de sécurité, M. Foreman a refusé de préciser si ces contrôles seront aussi assurés à la sortie.

Quelques mois avant l'installation de ces appareils, le CST s'était inquiété des révélations de l'ancien analyste des services secrets américains Edward Snowden sur les techniques de surveillance du Groupe des cinq.

En 2013, l'officier de Marine Jeffrey Delisle a été condamné à une peine de 20 ans de prison après avoir admis qu'il avait refilé des informations secrètes aux Russes, en échange d'argent. Sur une base régulière, pendant plus de quatre ans, il avait réussi à quitter sans encombre un édifice à haute sécurité de Halifax avec une clé USB sur laquelle il copiait des renseignements secrets.