Des militaires de l'armée canadienne frappaient de porte en porte, lundi, dans la pointe de la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick, pour s'assurer que les citoyens étaient en sécurité, alors que deux décès ont été attribués jusqu'ici aux pannes d'électricité causées par la crise du verglas dans la province.

Une trentaine de personnes ont aussi été hospitalisées depuis la semaine dernière pour une intoxication au monoxyde de carbone due à l'utilisation de génératrices dans des endroits relativement clos.

Les militaires de la base de Gagetown, près de Fredericton, dans le sud, ont installé un quartier général tôt lundi matin sur l'île Lamèque, en face de Shippagan. Ils se sont ensuite dispersés dans toute la région pour dégager les rues des branches d'arbres, visiter les résidences et distribuer des produits de première nécessité donnés par des organismes ou les services d'urgence.

Les résidants de cette région sont privés de courant depuis les pluies verglaçantes de mercredi, qui ont endommagé des fils électriques. Plusieurs branches d'arbres, alourdies par le verglas, sont tombées sur les fils glacés.

Le major Turmel Chiasson, lui-même originaire de la région, a expliqué que les soldats sont bien entraînés pour de telles opérations, mais que plusieurs militaires en sont à leur première expérience sur le théâtre d'une « crise du verglas ».

Les soldats se rendaient aussi lundi sur l'île Miscou, la pointe est de la péninsule acadienne, et dans la ville côtière de Sainte-Marie-Saint-Raphael, sur l'île Lamèque.

Le maire de Saint-Léolin, Mathieu Chayer, a indiqué que la petite localité de 700 habitants avait retrouvé le courant, mais qu'une personne âgée était morte jeudi. Lorraine Clément, âgée de 74 ans, avait une génératrice dans son garage, mais l'autopsie confirmera si la dame est effectivement morte d'empoisonnement au monoxyde de carbone.

Un homme de 62 ans de Petite-Rivière-de-l'Île a aussi été retrouvé mort dans sa résidence, alors qu'une génératrice était en marche.

Le maire Chayer a indiqué qu'un refuge avait été installé dès mercredi et que les pompiers avaient visité les résidants pour éviter de tels drames. « On ne peut avoir un contrôle sur la communauté à 100 % », a-t-il admis.

Le premier ministre Brian Gallant indiquait dimanche que même avec de l'aide additionnelle, le courant pourrait ne pas être rétabli avant plusieurs jours à l'échelle de la province. Énergie NB, de son côté, espérait réussir à rétablir le courant dans 60 % des foyers de la péninsule acadienne d'ici lundi soir.