Un retraité de Postes Canada atteint de la maladie de Parkinson part en croisade contre la société afin d'obtenir un remboursement de plusieurs milliers de dollars pour ses médicaments. Il intente un recours collectif au nom de quelque 25 000 travailleurs et retraités de la société fédérale.

Dans sa demande d'autorisation à exercer une action collective, Réal Robillard soutient que la couverture de Postes Canada n'est « pas conforme » aux règles de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ). La société demande d'assumer 20 % des médicaments couverts depuis sa réforme. Ainsi, depuis 2008, il aurait dépensé 9000 $ de plus que le maximum permis par la loi, pour un plafond annuel variant de 900 à 1050 $.

« À cause du régime de Postes Canada, ça me coûte de ma poche entre 150 et 160 $ par mois de médicaments, a-t-il expliqué, hier, lors d'un point de presse organisé par le cabinet d'avocats Deveau. Je me suis fait envoyer de gauche à droite par les petites créances, par la compagnie d'assurance qui explique n'être qu'administratrice [Great-West] et par Postes Canada. Quant au syndicat, il ne s'occupe plus de nous quand on est retraités. »

L'avocat qui le représente, Me Marc-Antoine Cloutier, associé chez Deveau, estime que même si Postes Canada est une société fédérale, elle a l'obligation de se conformer aux règles québécoises. « Il ne peut y avoir une norme pour les Québécois et une autre pour les Québécois de Postes Canada », fait-il valoir.

En vertu de la demande d'autorisation de recours collectif, Réal Robillard réclame 1000 $ pour chacun pour trouble et inconvénients, ainsi que 1000 $ supplémentaires en dommages punitifs. Il faut habituellement de nombreux mois avant que la Cour autorise ou non un recours collectif, et plusieurs années avant d'en connaître le dénouement.

Postes Canada, qui aurait déjà reconnu auprès de Réal Robillard que son régime de soins médicaux complémentaires n'est pas conforme, a déjà justifié sa décision en expliquant qu'elle a la possibilité de se soustraire au régime de la RAMQ puisqu'elle est une société fédérale. Elle n'a pas donné suite à une demande de précisions, hier, en pleine reprise des négociations avec ses employés.