Trente et une résidences privées pour personnes âgées sont finalement touchées par une première journée de grève illimitée, mardi, dans plusieurs régions du Québec.

Le syndicat concerné par ce débrayage, la section locale 298 du Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, prévoyait que 32 résidences privées seraient touchées par un débrayage de ses quelque 3000 membres. Mais finalement, une entente de principe est intervenue à la résidence Le Cavalier, à LaSalle, peu avant le déclenchement de la grève, ce qui fait que celle-ci touche maintenant 31 établissements.

Bien qu'il s'agisse de résidences privées pour personnes âgées, les services essentiels doivent y être maintenus, comme c'est le cas dans les secteurs public et parapublic. Dans ce cas, ce sont 90 % des services qui doivent être offerts.

Certains services jugés accessoires ne sont donc pas offerts, comme le lavage du plancher, à moins qu'il soit souillé, le changement des draps, à moins qu'ils soient souillés.

La principale revendication syndicale porte sur un salaire de 15 $ l'heure. Actuellement, les préposés aux bénéficiaires touchent en moyenne 12,50 $ l'heure.

Cette grève de durée illimitée survient après une première journée de grève, au début de mai, suivie de deux journées de grève les 30 et 31 mai.

Les négociations ont toujours cours avec les parties patronales. Et les représentants du syndicat se disent prêts à négocier même les soirs et les week-ends.

Les parties patronales peuvent être des chaînes commerciales qui exploitent plusieurs résidences ou des propriétaires d'un seul établissement.

Deux autres à la CSN

Les travailleurs de deux autres résidences privées font également une grève illimitée dans la région de Québec, mais ceux-ci sont plutôt syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

Et, dans leur cas, les revendications syndicales ne sont pas les mêmes qu'à la FTQ, a expliqué au cours d'une entrevue Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d'hébergement privés à la FSSS-CSN.

Dans ce cas, il ne s'agit pas de réclamer une rémunération de 15 $ l'heure, mais une augmentation de 1,50 $ sur trois ans, qui peut être modulée différemment selon l'employeur et l'établissement.

«C'est évident qu'on ne peut pas être contre la vertu: le salaire à 15 $, tout le monde voudrait ça, et on ne peut pas être contre ça», a commenté M. Gagné, qui note que la CSN a choisi une autre voie.

Trois autres demandes s'ajoutent à cette augmentation de salaire, touchant la formation, un comité de relations de travail et, surtout, l'échéance des conventions collectives en mars 2018.

La CSN veut en effet mener une négociation coordonnée dans ce secteur des centres d'hébergement privés, ce qui fait qu'elle cherche à obtenir que les dates d'échéance des différentes conventions collectives arrivent en même temps, en mars 2018.

«On est à coordonner les dates», ce qui fait que dans certains cas, les conventions collectives sont tout simplement prolongées, a relaté M. Gagné.

La CSN a des membres syndiqués dans 80 résidences privées pour personnes âgées au Québec. De ce nombre, 40 font présentement l'objet de la négociation coordonnée. Elle a conclu des ententes de principe dans 11 établissements et, pour le moment, seuls deux sont touchés par une grève, a précisé M. Gagné.