La première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, affirme avoir décidé de parler de la tentative d'agression sexuelle dont elle a été victime il y a 37 ans afin de mettre fin à la culture du silence.

« Ce n'est pas la pire chose qui soit arrivée à quelqu'un, loin de là. Et je me suis demandé pourquoi je n'avais jamais voulu en parler, pourquoi je ne l'avais jamais raconté à mon époux, a-t-elle déclaré, vendredi, lors d'une conférence de presse portant sur un autre sujet. Et la raison, c'était que j'avais honte de cela et que je ne pensais pas que quiconque s'en soucierait. »

Mme Clark a récemment révélé que lorsqu'elle avait 13 ans, un homme l'avait traînée dans des buissons alors qu'elle marchait à Burnaby, une banlieue de Vancouver, mais qu'elle avait réussi à lui échapper.

Plusieurs personnes ont félicité la première ministre pour avoir dévoilé cette terrible expérience personnelle, mais une militante pour les droits des femmes a fait valoir que Christy Clark était au pouvoir depuis quelques années déjà sans avoir posé des gestes concrets dans le dossier des agressions sexuelles.

« Sensibiliser les gens, ce n'est pas assez. Elle ne lance pas un débat, le débat est déjà en cours. Les femmes téléphonent aux centres d'aide pour les victimes d'agression sexuelle depuis des années », a affirmé Hilla Kerner, une porte-parole du Vancouver Rape Relief and Women's Shelter, le plus vieux centre du genre au Canada.

« Si la première ministre se dit solidaire des femmes, elle doit agir en conséquence. Elle est la femme la plus puissante de Colombie-Britannique. Elle devrait utiliser cela pour améliorer la sécurité, l'égalité et la liberté des femmes. »

Les propos tenus par Mme Clark vendredi sont survenus un jour après que le Vancouver Sun eut publié le récit de l'agression.

Politiques à mettre en place

Le gouvernement de Christy Clark a récemment appuyé l'adoption d'un projet de loi exigeant des établissements d'études postsecondaires qu'ils mettent en place des politiques en matière d'agressions sexuelles.

Interrogée à savoir si davantage de ressources seraient consacrées à aider les victimes de violence sexuelle, la première ministre a cité la nouvelle loi en exemple.

« Il est certain que nous allons pouvoir en faire plus. Mais une étape à la fois », a-t-elle commenté.

Mme Clark a également souligné que le rôle des hommes était aussi important que celui des femmes concernant la prévention des agressions sexuelles.

« Je pense que nous devons tous changer la culture et je crois que les pères peuvent vraiment le faire avec leurs filles et leurs fils, en leur disant que toutes ces choses sont importantes. Nous ne devrions pas avoir peur ou honte d'en parler. »