Les policiers de Laval sont « exaspérés » par les incessantes perturbations de leur système radio relié au centre des appels d'urgence.

Mardi dernier, des patrouilleurs en danger n'ont pas été capables de demander de l'assistance en raison d'interférences sur les ondes. Excédée, la Fraternité des policiers de Laval a déposé une plainte mercredi à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

L'incident survenu dans la nuit de lundi à mardi est la « goutte qui a fait déborder le vase », selon le président du syndicat, André Potvin. « Vers 1 h 50, des policiers ont dû intervenir pour une bagarre entre deux personnes. Ils se sont fait encercler par une foule et ont demandé de l'assistance, mais les ondes radio n'ont pas fonctionné », explique-t-il. Heureusement, des patrouilleurs qui s'étaient rapprochés des lieux en entendant l'appel initial ont pu intervenir « juste à temps ». Un homme a d'ailleurs été arrêté pour voie de fait contre un agent de la paix.

Le Service de police de Laval (SPL) minimise la gravité de ce nouvel incident et martèle qu'il n'y a eu aucune « coupure des ondes radio », mais seulement des « interférences ». « Le policier a été entendu et on lui a porté assistance. Mais il a fallu se faire entendre à la deuxième, à la troisième reprise. En définitive, on n'a pas eu de coupure des ondes radio », affirme l'inspectrice Manon Ouellet, responsable du centre des appels d'urgence au SPL.

C'est au moins la sixième fois depuis la fin du mois de janvier que le système radio des policiers connaît d'importants ratés. La plainte déposée à la CNESST porte sur l'ensemble de ces perturbations. «  [L'inspectrice] évaluera les risques pour la santé et la sécurité des policiers que peut occasionner une telle situation et, le cas échéant, exigera des correctifs à l'employeur », indique Manon Galipeau, porte-parole de la CNESST. Le SPL n'a pas voulu émettre de commentaires au sujet de la plainte.

La Presse rapportait la semaine dernière que des interférences sur les ondes avaient nui considérablement aux communications pendant trois heures le 23 avril dernier. Or, selon la direction, le pépin technique n'avait duré qu'une demi-heure. Le 29 janvier et le 16 février, le système radio était même carrément tombé en panne.