L'Ontario deviendra bientôt la première province à utiliser le détecteur à balayage corporel pour « fouiller » les détenus dans le but de mettre un frein à la contrebande.

Le ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, Yasir Naqvi, a indiqué mardi que les agents avaient noté depuis quelque temps une hausse de la contrebande de produits non métalliques, qui ne sont donc pas détectés par les appareils existants dans ses 26 centres de détention et prisons provinciales (peines de moins de deux ans).

Les nouveaux détecteurs à balayage corporel, comme ceux que l'on retrouve dans les aéroports, seront installés d'ici deux ans, au coût de 9,5 millions - ce qui comprend l'entretien technique pendant 10 ans. Il n'est pas question de soumettre les employés et les avocats au détecteur à balayage corporel, a précisé le ministre Naqvi.

Cette décision fait suite à un projet-pilote de six mois mené au centre de détention Toronto South. Au cours de ce projet-pilote, 16 427 balayages corporels ont été exécutés et on a retrouvé notamment sur 86 détenus des lames de céramique, des pilules et de la marijuana. Selon le ministre Naqvi, on y a enregistré depuis une baisse de la contrebande et des incidents impliquant des armes.

Même dans les Kinder Surprise

Le syndicat représentant les agents correctionnels, qui se réjouit de l'initiative, avait informé le ministre Naqvi que des détenus utilisaient même des oeufs en chocolat « Kinder Surprise » pour faire entrer en prison des objets en contrebande.

Les mesures et appareils traditionnels de fouille et de détection ne permettent pas toujours de repérer des objets qui ne sont pas métalliques ou qui sont dissimulés à l'intérieur du corps.

Six détenus sont morts de surdose au centre Hamilton Wentworth au cours des trois dernières années et les autorités ont observé une présence accrue de couteaux en céramique dans certains centres de détention, soutient le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario.