Des milliers de consommateurs de marijuana s'étaient donné rendez-vous, au pied du mont Royal, mercredi après-midi pour le rassemblement annuel « 4-20 », célébré dans de nombreuses villes du pays et du monde.

Cette année, la fête était marquée par une annonce très attendue des aficionados du pot : le dépôt d'un projet de loi sur la légalisation de la marijuana le printemps prochain.

Dans une ambiance festive, les jeunes Montréalais se sont partagé des joints et ont bu de la bière pendant quelques heures, assis pour la plupart en petits groupes, sur le gazon du parc Jeanne-Mance. En début de soirée, des centaines de personnes étaient toujours sur place.

Les personnes rencontrées par La Presse se réjouissaient presque toutes de la légalisation prochaine de leur drogue préférée. Toutefois, plusieurs n'étaient pas au courant de l'annonce de la ministre fédérale de la Santé Jane Philpott mercredi matin, tels que Benjamin, qui a néanmoins crié « victoire! » en apprenant la nouvelle.

« Le pot, c'est naturel »

« C'est une excellente nouvelle. Ça va révolutionner le monde! », s'est exclamée Gabrielle, euphorique, alors qu'à ses côtés, son ami fumait une substance toujours illicite dans une bouteille d'eau. « Ça va apporter plus de profit. Le pot, c'est naturel. Il y a des bienfaits, ça soigne des maladies! », a-t-elle ajouté, avant d'inspirer de la fumée à son tour.

« Si on se fie au modèle [de légalisation] du Colorado, les retombées économiques sont importantes. Ça va être bon pour l'économie. Ça a aussi réduit le niveau de criminalité au Colorado. Par contre, il faut voir quel sera le modèle et quelles règles seront établies », a analysé Alex, qui ne voulait pas donner son nom de famille, à l'instar des autres personnes interrogées par La Presse.

Michael et ses deux amies se réjouissaient également de l'annonce de la ministre Philpott mercredi matin. « C'est une bonne étape. La guerre contre la drogue, ça n'a pas fonctionné. Il y a d'autres moyens de lutter contre la dépendance et pour aider les gens », a dit Michael.

Le dos appuyé sur l'imposant monument de Georges-Étienne Cartier, Jeremy accueillait de façon mitigée la légalisation de la marijuana. « Ça ne change rien, je n'ai pas de la misère à trouver mon pot », lance-t-il, d'un air blasé, un joint presque terminé à la main. « Est-ce que la qualité va changer? Ça veut dire que ça sera taxé et que ça va coûter plus cher. Mais ça va peut-être être plus facile à trouver si c'est vendu proche », a-t-il avancé.

Le SPVM n'a effectué aucune arrestation et aucune intervention lors du rassemblement.