Les faux appels au 911 continuent d'être un problème pour la police au Canada, et ce, en dépit des changements apportés au design des téléphones mobiles qui devraient faire baisser le nombre de compositions involontaires.

La crainte que ces appels ne nuisent au fonctionnement des centres de répartition des urgences a poussé l'Association canadienne des chefs de police (ACCP) à se plaindre auprès du gouvernement fédéral au sujet des cellulaires avec lesquels il est possible d'appeler le 911 en pressant un simple bouton.

L'industrie de la téléphonie mobile a répondu en assurant que les appareils munis de ce dispositif n'étaient plus vendus et que ceux qui étaient toujours en circulation seraient graduellement remplacés par les consommateurs.

Mais le problème persiste et il comprend aussi les appels logés par des personnes qui composent le 911 pour des situations qui ne sont pas urgentes.

Le chef de la police de Saskatoon et actuel président de l'ACCP, Clive Weighill, a déclaré que les faux appels entraînaient une perte de temps et un gaspillage de ressources.

Il a estimé qu'environ un tiers des quelque 62 000 appels au 911 effectués l'an dernier à Saskatoon était le fruit d'une composition accidentelle ou portait sur des incidents non urgents.

«Nous avons reçu un appel d'une dame disant qu'elle avait oublié ses pâtisseries chez Safeway et nous demandant d'aller les chercher pour elle, a raconté M. Weighill. Parfois, nous recevons des appels qui nous laissent incrédules. Pourquoi quelqu'un composerait le 911 pour ça?»

À Edmonton, le service de police affirme que sur les 388 736 appels au 911 logés en 2015, 152 320 ne concernaient pas des urgences, soit 39 %.

Christine Lyseng, la responsable du service 911 pour Edmonton, a révélé que des gens avaient appelé pour rapporter un chien perdu, une dispute liée à une place de stationnement et même un bruit étrange dans une cheminée.

«Pendant que mes employés sont occupés à répondre aux faux appels, quelqu'un se trouvant réellement dans une situation où sa vie est en danger tente d'obtenir la ligne», a-t-elle expliqué.

Un autre problème est celui des faux appels effectués par de jeunes enfants, dont des bébés, en jouant avec les vieux cellulaires de leurs parents.

Mme Lyseng a rappelé qu'il est possible de composer le 911 avec un téléphone mobile tant que l'appareil est doté d'une batterie fonctionnelle et chargée, et ce, même s'il n'est plus lié à un fournisseur.

Le service de police d'Edmonton utilise les médias sociaux et une campagne de sensibilisation pour inviter les gens à composer d'autres numéros pour les situations non urgentes. C'est la troisième fois depuis 2012 que le corps policier tente d'éduquer la population à ce sujet.

Clive Weighill a affirmé qu'un nouveau système de 911 présentement à l'étude par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes devrait contribuer à résoudre tous ces problèmes, notamment en permettant aux gens d'envoyer un message texte au centre de répartition pendant que leur appel est en attente.