En Ontario, les organisateurs de deux camps d'été jugés sexistes par certains ont décidé de changer leurs noms et certains détails dans la présentation, mais plusieurs personnes déplorent que les programmes de ceux-ci soient restés intacts.

La ville de Richmond Hill a suscité l'ire de parents avec la présentation de ses camps «Boyz Rule» («Les garçons règnent», en français) et «Girlz Rock» («Les Filles sont géniales», en français). Le premier offrait notamment des séances de patins à roues alignées, de vélo et d'«ultimate frisbee», alors que l'autre comptait parmi ses activités des manucures, ainsi que des leçons de cuisine et de pâtisserie.

La municipalité a choisi de renommer les camps «Extreme Sports» («Sports extrêmes», en français) et «Kidz Rock» («Les enfants sont géniaux», en français), mais les activités demeurent les mêmes.

Ariel Troster, une mère de famille ottavienne qui avait partagé ces informations sur les réseaux sociaux, estime que les stéréotypes sexuels véhiculés par ces programmes n'ont pas été éliminés pour autant.

Mme Troster croit qu'il y a une utilité «en temps et lieu» à la ségrégation entre les garçons et les filles, surtout dans les moments où ils bâtissent leur confiance en eux. Or, dans ce cas-ci, croit-elle, on n'encourage pas les filles à élargir leurs possibilités - on les limite plutôt.

Un porte-parole de Richmond Hill, une municipalité située au nord de Toronto, a affirmé que l'égalité entre les sexes avait toujours été un enjeu clé. Presque tous les camps sont ouverts aux filles et aux garçons, dont les deux programmes critiqués, selon Meeta Gandhi. La seule exception est un camp sportif réservé aux filles pour améliorer leur confiance athlétique dans un milieu unisexe, dit-elle.

Depuis 2008, les camps qui font l'objet de la controverse ont attiré plusieurs enfants, et les places sont comblées au deux tiers pour la saison 2016, selon Mme Gandhi - cela suggère selon elle qu'il y a une demande pour ce type d'activités. «Nous avons plus de 80 programmes de camp et chacun offre une variété d'intérêts», a-t-elle ajouté.

Le centre récréatif Dovercourt, qui organise les camps, a toutefois signalé dans un communiqué qu'il réévaluerait le nom et le contenu des programmes.

«Nous croyons qu'il y a encore de la place pour des programmes spécifiques pour chaque sexe afin d'arriver à des résultats positifs pour la société et l'individu. Mais la décision d'offrir un tel programme doit satisfaire à des exigences plus hautes que: »C'est ce que les filles aiment ou c'est ce que les gars aiment«», a-t-il précisé.