L'avion qui s'est tragiquement écrasé hier, fauchant la vie à sept personnes, s'est-il dirigé à l'aide d'un GPS ? C'est la question à laquelle les enquêteurs du Bureau de la sécurité des Transports (BST) tentent actuellement de répondre.

Puisque l'aéronef n'était pas muni d'une boîte noire (FDR) ou d'un enregistreur de conversations de poste de pilotage (CVR), la découverte de cet appareil pourrait fournir des données précieuses pour comprendre l'accident.

« Ce que l'on va essayer de récupérer d'abord, c'est un GPS », a expliqué André Turenne, enquêteur principal du BST, lors d'un bref point de presse en fin de journée. « S'il y avait un GPS à bord, on va être en mesure d'avoir les informations sur le vol jusqu'à l'impact. On va par exemple être capable de répondre aux questions sur la vitesse d'approche, sur le moment du virage et si le pilote était en connaissance de sa position réelle. »

Six enquêteurs du Bureau de la sécurité des Transports du Canada sont arrivés en début d'après-midi sur les lieux de l'accident tragique qui a coûté la vie au chroniqueur politique Jean Lapierre et à des membres de sa famille. Un large périmètre de sécurité d'un kilomètre a été installé par la Sureté du Québec pour éloigner les médias. Au cours des prochains jours, les enquêteurs du BST vont examiner l'épave de fond en comble, puis vont prendre des dispositions pour transporter la carcasse au laboratoire du BST à Ottawa.

André Turenne a aussi souligné que le brouillard était un « facteur » présentement étudié par le BST. Au moment de l'accident, la visibilité était de 4 kilomètres et le plafond nuageux était à 61 mètres du sol. Selon le BST, les vents soufflaient de l'est-nord-est à 20 km/h, avec des rafales jusqu'à 30 km/h.

« On va prendre les données météorologiques qui étaient disponibles au pilote avant l'événement et voir s'il y a eu détérioration des conditions au fur et à mesure que son vol s'est approché des Îles-de-la-Madeleine », a expliqué M. Turenne.

L'enquêteur a par ailleurs mentionné que selon les premières observations de l'équipe d'enquête, les moteurs fonctionnaient au moment de l'écrasement. Un premier examen de la carcasse a révélé qu'il n'y avait pas de pièces manquantes et que les débris étaient concentrés sur les lieux de l'accident.

Les enquêteurs Mike Cunningham et André Turenne, du BST, ont fait le point quelques heures seulement après qu'ils eurent pénétré dans le périmètre de sécurité entourant la carcasse de l'avion.

Le petit turbopropulseur à deux moteurs, de propriété privée, avait décollé de l'aéroport de Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, à 9 h 31, et l'accident est survenu aux Îles-de-la-Madeleine à 11 h 40 heure locale, « à deux milles de l'aéroport ».

La SQ a rencontré des témoins

De son côté, la Sûreté du Québec a indiqué qu'« au moins une dizaine de personnes » avaient été rencontrées par son personnel dans le cadre de son enquête. Il s'agit de témoins visuels de l'écrasement, mais aussi de membres des familles afin de bien établir les circonstances entourant l'accident.

Au cours d'un bref point de presse aux Îles, Martine Asselin, porte-parole de la SQ, a rappelé que le rôle du service de police consiste à s'assurer qu'il n'y a pas d'élément criminel en cause dans la tragédie.

Elle a aussi noté qu'un périmètre de sécurité d'un kilomètre carré avait été établi autour du site de l'écrasement afin de mener adéquatement l'enquête.

Par ailleurs, la famille du pilote Pascal Gosselin a fait savoir qu'elle collaborait pleinement à l'enquête des autorités. Se disant elle-même attristée, vu la mort de M. Gosselin, elle a offert ses condoléances aux autres familles.

« La famille est dévastée. Elle n'arrive pas à expliquer l'inexplicable. En ce moment, tous souhaitent des réponses qui n'arriveront malheureusement pas aujourd'hui », a-t-elle commenté, par voie de communiqué.

- Avec La Presse Canadienne