Des mosquées de Montréal inquiètent le maire de Québec, Régis Labeaume, selon qui certaines mènent des activités de radicalisation. Plus tempéré, son homologue Denis Coderre invite à la prudence avant de faire des amalgames.

Des mosquées de Montréal inquiètent le maire de Québec, Régis Labeaume, selon qui certaines mènent des activités de radicalisation. Son homologue Denis Coderre l'a invité à la prudence avant de faire des amalgames.

Lors d'un point de presse en réaction aux attentats de Bruxelles survenus hier, Régis Labeaume s'est ouvertement inquiété du discours prêché par certaines mosquées de Montréal. « Soyons solidaires des Belges. Peut-être qu'on pourrait se poser des questions sur les mosquées où il y a de la radicalisation. Je pense qu'il est temps de regarder cela très sérieusement parce que, sous le parapluie du lieu de culte, il se passe bien des affaires. Semble-t-il que ça existerait dans notre province. » Invité à préciser, il a indiqué qu'« il y aurait une ou des mosquées où il y a des réflexions, des pratiques de radicalisation. »

Régis Labeaume a précisé que les mosquées en question ne se situent pas dans sa ville, mais bien dans la métropole. « À Québec, non. C'est plus à Montréal. Je ne veux pas me mêler des affaires de Montréal, mais comme citoyen québécois j'ose dire que, sous le couvert du lieu de culte, s'il se passe des activités de radicalisation, on ne peut pas accepter ça. Il faut passer à l'action. »

Il n'a pas été possible d'obtenir des précisions auprès du cabinet du maire Labeaume pour savoir quelles mosquées de la métropole inciteraient à la radicalisation. Impossible également de savoir d'où il tient ses informations. 

Gare au profilage et aux amalgames

« Je vais laisser le soin à Régis de penser à ce qui se passe chez lui », a d'abord laissé tomber Denis Coderre. Il a ensuite indiqué qu'« il y a des inquiétudes, il y a des questions à se poser et c'est correct », mais prévenu qu'« il ne faut pas faire de profilage et d'amalgames ».

Le maire de Montréal a assuré prendre au sérieux la question, rappelant avoir mis sur pied un Centre de prévention contre la radicalisation menant à la violence. « On se donne des outils qui vont nous permettre justement d'aller où ça se passe parce que, bien souvent, ça ne se passe plus dans les mosquées : ça se passe sur Internet. Il faut être vigilant. »

Au Centre de prévention contre la radicalisation menant à la violence, personne n'était disponible pour commenter la sortie du maire de Québec ou indiquer si une ou des mosquées de Montréal étaient davantage problématiques présentement. Le directeur général de l'organisation financée par Montréal et le gouvernement du Québec est actuellement en mission à Paris.

L'Association musulmane du Canada n'a pas rappelé La Presse. Celle-ci avait démenti en janvier qu'un imam dans un de ses établissements de Montréal tenait un discours radical. Selon un reportage de TVA, l'imam en question aurait prêché à ses fidèles qu'il est justifié de tuer des musulmans qui renoncent à l'islam.

« Nous croyons profondément que c'est la responsabilité de notre organisation et de notre communauté de confronter toute forme de radicalisation », avait réagi l'organisation.