Les clients des lignes aériennes devraient profiter d'un nouveau recul des tarifs cette année, puisque la diminution des prix du carburant devrait leur être refilée, a estimé une des principales associations de l'industrie.

Selon l'Association internationale du transport aérien (AITA), les tarifs moyens à travers le monde en dollars américains ont déjà diminué d'environ 12 % l'an dernier, soit entre 4,0 et 4,5 % après ajustements pour éliminer les distorsions causées par la solide appréciation de la devise américaine.

Même si les diminutions des tarifs ajustés se sont stabilisées vers la fin de l'année, l'association affirme que les pressions concurrentielles à l'intérieur de l'industrie se traduiront probablement par de nouveaux reculs dans la première moitié de l'année.

Les prix du pétrole ont connu une certaine reprise ces dernières semaines, mais ils restent malgré tout inférieurs d'environ 30 % à leur niveau d'il y a un an.

Au Canada, le prix du voyage national moyen aller-retour a grimpé de 2 % sur une base mensuelle en février, pour s'établir à 457 $, après avoir reculé de 7,3 % en janvier, selon l'indice des tarifs aériens pour les consommateurs de l'application de prévisions Hopper. Les tarifs internationaux avançaient de 4,2 % à 804 $.

Cependant, en comparaison avec février 2015, les tarifs nationaux étaient en baisse de 2,5 %, tandis que les tarifs internationaux étaient essentiellement stables. Les deux ont diminué d'environ 11 % en dollars américains.

Les tarifs vont fluctuer au fur et à mesure que la demande va augmenter, en vue de la saison estivale, mais les prix resteront faibles en raison de la solide pression à la baisse des prix du pétrole, a estimé le responsable des données scientifiques chez Hopper, Patrick Surry.

Selon M. Surry, les prix mondiaux pourraient reculer de trois à cinq % en 2016.

Les prix pourraient diminuer de façon plus importante au Canada qu'aux États-Unis parce que les transporteurs américains ont déjà subi de plus fortes pressions concurrentielles pour refiler leurs économies de carburant aux consommateurs que ceux du Canada.

«Au Canada, la compétitivité du marché n'est pas nécessairement aussi solide que celle d'autres marchés alors il est possible qu'il faille attendre plus longtemps avant que ces baisses de prix (ne se manifestent) parce que, de toute évidence, les lignes aériennes n'ont pas besoin de retransmettre leurs économies en carburant immédiatement», a affirmé M. Surry lors d'un entretien.

Selon l'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, les deux plus grandes lignes aériennes du Canada ont déjà réduit leurs tarifs. Un indicateur de la Banque Royale indique que les tarifs de WestJet Airlines ont cédé environ 9,5 % au premier trimestre, tandis qu'ils ont diminué de 3,7 % chez Air Canada.

WestJet a réduit ses tarifs pour stimuler la demande et remplir ses avions, particulièrement dans l'Ouest canadien, qui connaît des difficultés économiques. Les rabais offerts par Air Canada ont été essentiellement limités à certains vols transfrontaliers et nationaux en particulier.

Malgré la diminution des tarifs, l'AITA a indiqué que les bénéfices des lignes aériennes avaient progressé de près de 60 % au quatrième trimestre, ce qui devrait leur permettre d'afficher de solides résult