Les réfugiés syriens ont reçu peu de renseignements concernant le Canada avant leur arrivée.

Dans leurs efforts pour accueillir 25 000 demandeurs d'asile en quelques mois, les libéraux ont décidé de reporter les rencontres préparatoires qui se déroulent généralement avant le départ et de plutôt les offrir une fois les migrants arrivés en sol canadien.

Mais un organisme fédéral a décidé qu'il ne pouvait pas attendre: la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Quatre agents de la GRC ont participé le mois dernier à un projet d'intégration expérimental en Jordanie conçu pour aider les réfugiés syriens et le corps policier lui-même.

Cette stratégie unique a été élaborée pour régler deux problèmes: les inquiétudes des policiers concernant le contrôle de sécurité des demandeurs d'asile et la méfiance de ces derniers à l'égard des forces de l'ordre.

Pour la sergente intérimaire Lina Dabit et ses collègues, parler la même langue que les réfugiés a considérablement facilité leur travail auprès d'eux.

Les crayons de couleur et les cahiers à colorier ont aussi aidé les policiers à briser la glace avec les enfants.

«Ils n'avaient pas peur de nous parce que nous parlions leur langue», a expliqué Mme Dabit au sujet des 20 à 30 échanges que ses collègues et elle-même ont eus avec des familles syriennes durant une période de 10 jours en janvier.

«Et lorsque les enfants se sont sentis à l'aise en notre présence, les parents aussi.»

La vaste majorité des 25 000 réfugiés syriens maintenant établis au Canada, l'objectif a été atteint samedi soir, ne parle ni français ni anglais. Le nombre de personnes ne s'exprimant qu'en arabe est encore plus élevé parmi ceux parrainés par le gouvernement.

Sam Jaroudi, un employé civil de la GRC, a raconté que la plupart des familles, et plus particulièrement les parents, étaient très angroissées à l'idée d'entamer une nouvelle vie.

Le truc, a-t-il poursuivi, c'était de les rassurer en leur disant qu'il ne fallait pas avoir peur de la police canadienne.

«Les policiers sont vos voisins, votre entraîneur de hockey, votre entraîneur de soccer, a indiqué M. Jaroudi. C'est le message que nous avons essayé de transmettre à Amman, le fait que les policiers étaient accessibles.»

En Syrie, des milliers de personnes ont été arrêtées et détenues de manière arbitraire depuis le début de la guerre civile il y a cinq ans.

Au Canada, la GRC a rapidement réalisé la nécessité de remédier au fait que certains policiers voyaient les réfugiés comme une menace à la sécurité.

Lina Dabit a affirmé que plusieurs agents avaient des questions à ce sujet.

«J'ai vu les personnes que nous accueillons. Je les ai vues de mes propres yeux. Ce sont des familles. Ce sont des gens avec des enfants. Ces gens ne sont pas différents de nous», a-t-elle soutenu.