Le centre jeunesse de Laval a verrouillé ses portes pour «tenir les jeunes calmes», a indiqué jeudi la ministre déléguée à la Santé, Lucie Charlebois.

La loi interdit aux centres jeunesse d'empêcher leurs pensionnaires d'aller et de venir à leur guise. Mais la direction a néanmoins ordonné que les portes soient verrouillées.

Cette mesure n'est pas illégale, a indiqué la ministre Charlebois.

«La raison, c'est pour tenir les jeunes calmes en ce moment, a déclaré la ministre jeudi matin. Parce que, vous le savez, les médias parlent de ça partout, ils se sentent interpellés, et ça crée une certaine nervosité.»

Mme Charlebois avait pourtant elle-même exclu la possibilité de barrer les portes la semaine dernière, invoquant un avis de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

La ministre a assuré que le verrouillage des portes n'empêchera pas les résidantes du centre jeunesse de sortir au besoin.

«La mesure est révisée deux fois par jour, a-t-elle indiqué. Les personnes qui doivent sortir peuvent le faire, peuvent aller chez leurs parents.»

En entrevue à La Presse, la semaine dernière, le chef de la police de Laval, Pierre Brochet, avait demandé à Québec de reconsidérer l'interdiction de verrouiller les portes du centre jeunesse.

Depuis deux semaines, cinq adolescentes ont fui le centre jeunesse de Laval. Leurs parents ont dit craindre qu'elles se soient enfuies pour se prostituer.

Mme Charlebois avait évoqué l'existence d'un «réseau» dans l'établissement la semaine dernière, mais elle a été contredite par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

M. Coiteux n'a pas voulu commenter la mesure imposée par le centre jeunesse de Laval, jeudi matin.

«Je ne veux pas me prononcer là-dessus», a-t-il indiqué.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement Couillard a nommé un vérificateur indépendant pour analyser le fonctionnement du centre jeunesse de Laval.