Les élus de la région de Montréal ont reçu d'Ottawa l'assurance qu'après une première inspection, le cargo abandonné à Beauharnois en 2011 ne pose aucune menace à l'environnement et ne risque pas de chavirer.

Construit en 1967, le Kathryn Spirit était utilisé pour le transport de vrac. En 2011, le Groupe St-Pierre voulait démanteler le navire dans le Saint-Laurent, pour la ferraille, mais ce projet avait été rejeté par la province et les résidants. L'entreprise a alors vendu le navire à Reciclajes Ecologicos Maritimos, qui avait l'intention de le ramener au Mexique pour le démanteler. Cette entreprise a apparemment fait faillite et abandonné le navire il y a quelques semaines devant Beauharnois.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, qui préside la Communauté métropolitaine de Montréal, a indiqué aux journalistes, lundi, qu'il souhaitait discuter de ce dossier cette semaine à Ottawa avec le ministre des Transports, Marc Garneau, et son collègue des Pêches et Océans, Hunter Tootoo.

Le maire de Beauharnois, Claude Haineault, espère qu'à l'issue de ces rencontres, on annoncera que le navire de 150 mètres disparaîtra enfin de sa ville, qui fait partie de la CMM, regroupement de 82 municipalités de la région métropolitaine.

En fin de journée lundi, à l'issue d'une séance d'information technique entre des représentants de la Garde côtière canadienne, de Transports Canada et les maires de Beauharnois et de Montréal, Pêches et Océans Canada a annoncé la mise sur pied d'un groupe de travail pour «étudier les options pour une solution permanente et sécuritaire».

Le groupe de travail est composé de représentants de la Garde côtière, de Transports Canada, d'Environnement et Changement climatique Canada, du ministère québécois du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de même que de représentants des municipalités de Montréal et de Beauharnois.

Ce comité devrait se réunir d'ici deux semaines pour connaître le contenu exact du navire, sa flottabilité et toute question de sécurité, afin d'établir ensuite un plan de travail, a indiqué lundi le maire de Beauharnois.

Selon M. Haineault, des inspecteurs sont venus procéder à un examen visuel de l'état du navire, la semaine dernière, sans toutefois monter à bord. Il dit avoir obtenu l'assurance que la Ville obtiendra «le bilan exact du contenu» du navire.

«On a déjà des réponses sur le plan environnemental, et il ne chavirera pas, a indiqué lundi le maire Coderre. Mais si on veut, admettons, le sortir de là, est-ce que c'est adéquat? Si on veut le démanteler sur place, qu'est-ce qu'on doit faire? Il y a des réalités auxquelles on est confrontés mais il faut avoir des informations de première main.»

Selon le maire Haineault, il faut d'abord se demander si la compagnie mexicaine est toujours responsable du bateau au sens de la loi.

Le maire de Beauharnois avait déjà suggéré que le navire soit transporté jusqu'à une cale sèche et démantelé de façon écologique.