Le décompte des victimes canadiennes de l'attentat du Burkina Faso reste à six, a affirmé dimanche en fin de journée le ministre fédéral des Affaires mondiales, Stéphane Dion.

«  Pour le moment, c'est l'information que nous avons. Et nous travaillons de très près avec les autorités pour en savoir plus », a-t-il déclaré en marge d'une réunion du conseil des ministres au Nouveau-Brunswick.

M. Dion a précisé que le Canada souhaite offrir de l'aide au gouvernement local pour assurer la sécurité du pays, entre autres. « Le Canada essaie d'aider pour combattre ce groupe et aussi pour sécuriser le pays », a-t-il indiqué.

Mais « pour des raisons de sécurité », il n'a pas voulu préciser la nature de cette aide - si par exemple des membres des Forces armées canadiennes ou de la GRC seront déployés sur les lieux.

« Nous essayons d'aider nos alliés et le gouvernement pour nous assurer que de la sécurité soit fournie autant que possible et ces groupes terroristes seront combattus partout, incluant au Burkina Faso », s'est-il borné à dire.

Il a enfin donné peu d'informations sur la nature de l'aide diplomatique qui est offerte aux familles : « On va offrir aux familles avec beaucoup de compassion tous les efforts consulaires possibles, mais je ne peux pas entrer dans les détails ».

Yves Carrier, sa fille Maude, son épouse Gladys Chamberland, leur fils Charles-Élie et leurs amis Louis Chabot et Suzanne Bernier, tous résidants de la région de Québec, ont été victimes d'un attentat terroriste qui a fait 29 morts vendredi soir à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.

L'inquiétude demeure à Ouagadougou

Une Canadienne basée au Burkina Faso depuis près de 20 ans a dressé un sombre portrait de la situation dans la capitale du pays dans la foulée de l'attentat de vendredi dernier ayant coûté la vie à six de ses compatriotes.

Mylène Otis a soutenu que, tout au long du week-end, l'inquiétude était palpable à Ouagadougou.

Cette coordonnatrice d'Oxfam-Québec a ajouté que, dans ce contexte, bien des habitants de la ville sont tout simplement demeurés terrés chez eux, repoussant à plus tard leurs sorties et leurs déplacements.

Mme Otis a remarqué que plusieurs d'entre eux étaient encore en état de choc en fin de journée dimanche.

Sur un plan plus personnel, elle a affirmé être passée par toute une gamme d'émotions. De prime abord, elle était atterrée. Puis, ce sentiment a progressivement cédé la place à une profonde tristesse puis à une vive colère.

«Ça m'a choquée. Ce sont vraiment les expatriés qui étaient visés. Comme j'en suis une, je me suis sentie ciblée», a-t-elle mentionné alors qu'elle était interviewée par La Presse Canadienne.

Mylène Otis a poursuivi en disant qu'elle vit au Burkina Faso depuis 1999 et que jusqu'à tout récemment, elle n'avait jamais eu l'impression d'y être en danger même si elle était sur place lorsque ce pays d'Afrique de l'Ouest a connu une rébellion armée, un soulèvement populaire et même un coup d'État.

Elle a déploré le fait que sa perception avait désormais changé.

Elle a souligné qu'elle craignait que le scénario de vendredi dernier ne se reproduise dans un horizon rapproché parce qu'«il y a encore bien des djihadistes dans la nature».

 - Avec La Presse Canadienne