Deux utilisatrices du service de transport Uber ont eu la surprise de recevoir une facture de 317 $ pour une course d'une trentaine de minutes entre le centre-ville et l'île Bizard dans la nuit du Nouvel An, a rapporté TVA Nouvelles hier.

La surprenante fluctuation des prix pour une course avec le service de transport Uber pendant la période des Fêtes n'étonne guère le chauffeur de taxi et fondateur du groupe Taxi Partage Montréal, Hassan Kattoua.

« Voilà pourquoi l'industrie du taxi réglemente ses tarifs. Nous protégeons les consommateurs. Les riches comme les pauvres bénéficient des mêmes services avec nous. Nous ne refusons personne selon sa capacité ou non de payer. Tout le monde est égal. »

« J'ai vécu l'expérience avec un client, poursuit Hassan Kattoua. Un client s'est fait dire par son chauffeur Uber, qui ne voulait sans doute pas de mauvaise surprise, que les tarifs risquaient d'être quintuplés. Il a choisi ma voiture. Il était heureux de payer 20 $ pour une course qui lui en aurait coûté 125 $ avec Uber. »

«On se fait voler des clients»

Le chauffeur dit avoir vécu une période des Fêtes difficile. « C'est très stressant. On se fait voler des clients. Ils ont fait beaucoup plus d'argent que nous. Et plusieurs ne respectent même plus l'application. Ils déposent des clients et en recueillent directement dans la rue. Ils sont devenus de véritables chauffeurs de taxi au noir... »

« Notre objectif est de nous assurer que vous puissiez toujours commander une course en quelques minutes - même pendant la nuit la plus occupée de l'année », a répondu le porte-parole d'Uber, Jean-Christophe de Le Rue, dans un communiqué.

« Les prix flexibles contribuent à garantir que ce choix est toujours disponible. Lorsque la demande de courses est supérieure à l'offre de courses, la tarification dynamique incite les partenaires-chauffeurs à offrir des courses où et quand elles sont le plus nécessaires. Les usagers sont informés à plusieurs reprises sur le prix directement dans l'application et priés de confirmer et d'accepter l'augmentation des tarifs. Ils peuvent aussi demander d'être informés lorsque les prix baissent.

« Lorsque les gens savent que l'option d'une course fiable est à leur portée, il devient beaucoup plus facile de faire le choix de ne pas conduire en état d'ébriété. »

Le gonflement des prix comme celui du week-end peut-il aider la cause de l'industrie du taxi ? « Au début, peut-être, répond Hassan Kattoua. Mais les gens savent comment ça marche. En temps normal, Uber est moins cher. Ils vont juste s'ajuster. »

Hassan Kattoua persiste et signe : la solution passe par le ministre des Transports Robert Poëti et le premier ministre Philippe Couillard. « C'est à eux d'appliquer la loi et d'arrêter le service clandestin. Et de développer le transport collectif en taxi. Ainsi, les gens qui voudront payer moins cher pourront partager les courses. »