La Presse donne la parole aux grands dirigeants du Québec. Chaque vendredi, un patron répond à cinq questions posées par le chef d'entreprise interviewé la semaine précédente. Et ainsi de suite. Eric Arminjon, président de Dans un jardin, répond aujourd'hui aux questions du président et chef de la direction de CAA-Québec, Richard Lachance.

Comment Dans un Jardin parvient-il à demeurer compétitif dans un marché de vente au détail où la concurrence est très vive ? Quelles sont vos forces distinctives ?

De plusieurs façons. La première, c'est en travaillant avec nos fournisseurs pour aller chercher les meilleurs prix possible évidemment, mais aussi la meilleure qualité. On a des inspecteurs en Asie qui inspectent chacun de nos fournisseurs. J'étais d'ailleurs en Asie récemment pour rencontrer moi-même nos fournisseurs de flacons (tout ce qui est à l'intérieur est fait ici au Québec).

L'autre façon de se démarquer, c'est d'offrir des produits de niche. On est les seuls à offrir la gamme de produits Caviar de Zizyphus, les premiers à commercialiser mondialement ce produit très efficace. La gamme est extraordinaire pour les peaux fragiles, qui souffrent de psoriasis ou d'eczéma. On a aussi lancé cette année un nombre record de fragrances, avec 12 nouveaux parfums d'ambiance. Nos produits sont plus performants, plus hydratants, vraiment hypoallergènes.

Jusqu'à quel point la popularité grandissante du magasinage en ligne influence-t-elle vos stratégies commerciales ? Comment Dans un Jardin s'adapte-t-il à une réalité où désormais la concurrence provient du monde entier ?

On vient de lancer un tout nouveau site web au Canada et on en lancera un au début de l'année prochaine pour les États-Unis. Évidemment, on fait ça parce que nos ventes Internet ont plus que doublé cette année. L'an dernier aussi, elles avaient doublé. C'est une croissance exponentielle et on est loin d'en avoir maîtrisé les effets, puisque notre ancien site était bourré de problèmes. Juste ajouter quelque chose au panier demandait un effort considérable. Malgré ce site, on faisait des ventes importantes, alors imaginez avec notre site optimisé comment on pourra en bénéficier !

Pour la concurrence, on faisait auparavant un benchmarking (référenciation) local. Aujourd'hui, on ne regarde presque plus les compétiteurs d'ici. On observe la concurrence nationale et mondiale. Ça demande beaucoup plus de temps et de ressources, mais c'est ce qu'il faut faire pour être parmi les meilleurs.

Dans un Jardin est une entreprise québécoise. Est-ce que cela a un impact sur la fidélité de votre clientèle québécoise ?

C'est une question piège. Oui, ça aide, ça fait une différence, mais ça ne fait pas tout le travail. Il y a des gens qui sont contents d'acheter des produits québécois. Mais c'est toujours une question de qualité/prix. On le sait, les Québécois sont endettés et ils ont un budget limité. Les clients vont souvent être infidèles à une marque si une autre est en rabais. Le prix est vraiment un facteur très important aujourd'hui.

Lors de votre entrée en poste, vous avez mentionné dans une entrevue à La Presse vouloir ramener l'enseigne en France et accroître fortement la distribution des produits Dans un Jardin dans les pharmacies des autres provinces canadiennes. Est-ce que ces ambitions sont toujours dans votre ligne de mire ? Où en êtes-vous à cet égard ?

En ce moment, on est en train de finaliser une expansion majeure à Hong Kong et en Allemagne. Ça a bougé plus vite là qu'en France, où on a seulement un distributeur potentiel. On a aussi ouvert beaucoup de points de vente dans l'Ouest canadien, en Alberta principalement. On est en train de négocier avec trois chaînes de pharmacies pour en ouvrir des centaines en 2016.

Lequel de vos produits se démarque le plus, selon vous ? Y a-t-il un produit sur lequel vous prévoyez asseoir votre développement et votre croissance à court ou à moyen terme ?

Notre nouvelle gamme d'ambiance se démarque vraiment à plusieurs égards, principalement parce que nos bougies dégagent très, très peu de COV (composés organiques volatils). Il y a très peu de produits comme ça sur le marché. Les gens sont pourtant de plus en plus allergènes et soucieux de ce qu'ils respirent. Chez nous, on offre justement des produits extraordinaires et sécuritaires. Tous nos produits sont pensés dans cet esprit. Les produits pour hommes sont un autre volet. On vient de lancer une batterie de produits pour eux, qui sont encore une fois sans parfum, sans alcool et qui viennent guérir les microcoupures grâce aux huiles essentielles.

Mon produit chouchou en ce moment, c'est le savon à mains Amaretto. J'en fais une fixation. L'odeur est exotique, envoûtante. Tous les gens à qui j'en offre capotent !

LE PARCOURS D'ERIC ARMINJON EN BREF

Âge : 52 ans

Études : Eric Arminjon est titulaire d'un baccalauréat en commerce de l'université Caen Basse-Normandie, en France.

Président depuis : janvier 2014

Nombre d'employés : 300

Avant d'être président : Il a déjà eu une agence de marketing et de publicité. Après l'avoir vendue, il a notamment été vice-président, marketing, et directeur de création chez Dans un Jardin et vice-président, ventes, marketing, et directeur de création chez Magenta Studio photo.