C'est tard jeudi soir que les professionnels du gouvernement commenceront leur grève de soir et de week-end, eux qui n'ont pas débrayé encore à ce jour.

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec, un syndicat indépendant qui n'est pas membre du front commun, représente plus de 24 000 membres travaillant comme comptables, chimistes, agents de communications dans des ministères comme la Sécurité publique, l'Environnement et autres.

Contrairement aux syndiqués du front commun, qui ont fait une journée de grève par région, puis deux, les professionnels ont décidé que cette forme de grève se trouverait à les pénaliser, eux, à cause de la nature de leur travail.

«Si un prof fait une journée de grève, la classe est fermée et l'effet est automatique: la journée de classe n'a pas lieu. Mais nous, si on fait une journée de grève, on revient et les dossiers sont sur nos bureaux et le patron dit «tes dossiers sont toujours là; les délais ne changent pas; rattrape le temps perdu'», a rapporté en entrevue mercredi le président du SPGQ, Richard Perron.

Donc, les professionnels ont opté cette fois-ci pour s'abstenir de faire des heures supplémentaires, de travailler les soirs et les week-ends - sauf pour les services essentiels qui, eux, seront maintenus.

Cette grève durera du 27 novembre au 22 décembre, tous les soirs de 18h31 à minuit et de minuit à 6h59, ainsi que tous les samedis et les dimanches.

Comme pour les autres syndiqués du secteur public, elle vise à faire pression sur le gouvernement dans le cadre des négociations pour renouveler les conventions collectives.

«Je peux vous dire que certains de nos membres qui se font appeler à 23h, minuit, 5h, 6h du matin pour sauver l'image de certains ministres vont être très contents d'avoir cette petite pause avant les fêtes, parce qu'ils travaillent d'arrache-pied pour les heures pour lesquelles ils sont payés», a commenté M. Perron.

Le syndicat croit que ce type de grève embête les gestionnaires, qui pourront par exemple être moins bien préparés pour répondre aux questions ou moins bien informés, mais peu ou pas le public.

M. Perron souligne que le syndicat n'est «pas dogmatique» et a tout de même accepté que ses membres employés par le ministère des Relations internationales puissent accompagner la mission du Québec à la conférence sur les changements climatiques à Paris, au cours des prochains jours.

Il rapporte que dans le cas des professionnels, il n'y a pas eu de rencontre de négociation aux tables sectorielles - où sont discutées les autres clauses que les salaires et les régimes de retraite - depuis le début du mois de novembre.

Le gouvernement offre à ses professionnels, comme aux autres employés de l'État, deux années de gel salarial et trois années avec des augmentations limitées à 1 pour cent par année.