Une étude nationale divulguée mardi conclut que le recours aux banques alimentaires s'est accru pour la deuxième année d'affilée au Canada et qu'il continue de frôler des niveaux records.

Selon le rapport Bilan-Faim 2015 de l'organisme Banques alimentaires Canada, 852 137 personnes, dont 305 366 enfants, ont eu accès à un tel service en mars de cette année, en hausse de 1,3 % par rapport au même mois en 2014.

Au Québec, la situation est encore plus alarmante, avec une hausse de 4 % en mars 2015 par rapport à l'année précédente.

Ainsi, on constate qu'à l'échelle provinciale, 163 152 personnes, dont 59 311 enfants (36,4 %), ont eu recours à l'aide alimentaire durant ce mois. Fait à noter, 14,3 % des ménages aidés ont été servis pour la première fois.

En termes concrets, cela signifie que l'on a répondu à 1,7 million de demandes d'aide alimentaire d'urgence en un mois au Québec.

Sans surprise, on y apprend que plusieurs banques alimentaires ont du mal à fournir à la demande et ont manqué de denrées. Conséquemment, un organisme québécois sur deux rapporte avoir donné moins de produits alimentaires et 13,4 % disent avoir été forcés de fermer leurs portes plus tôt ou de ne pas ouvrir du tout, faute de denrées.

À plus long terme, l'étude constate que le recours aux banques alimentaires a fait un bond de 26 % depuis 2008, ce qui signifie à l'échelle canadienne que 175 000 personnes de plus demandent de l'aide chaque mois.

Katharine Schmidt, directrice générale de Banques alimentaires Canada, signale qu'à court terme, les gens se tournent vers les banques alimentaires en raison de mises à pied, d'une maladie subite ou une augmentation de loyer qui empiète sur le budget alimentaire. À son avis, des millions de Canadiens sont aux prises avec des revenus qui sont nettement inférieurs aux sommes nécessaires pour affronter le coût de la vie de base.

Pour que le recours aux services diminue, Banques alimentaires Canada propose d'investir dans la création de logements abordables; d'aider les Canadiens à acquérir les compétences pour accéder aux emplois bien rémunérés; enfin, d'accroître l'accès à la nourriture traditionnelle et aux aliments achetés en magasin dans le Nord canadien afin de remédier au taux extrêmement élevé d'insécurité alimentaire qu'on y constate.

Banques alimentaires Canada a coordonné l'étude auprès de plus de 4000 programmes alimentaires. Son étude Bilan-Faim, lancée en 1989, est la seule faite chaque année auprès des banques alimentaires et d'autres programmes alimentaires au Canada.