Un Canadien de confession sikhe tente désespérément de se refaire un nom et une réputation après avoir été faussement identifié dans certains médias comme l'un des cerveaux musulmans des attentats meurtriers de Paris, vendredi dernier.

Veerender Jubbal avait publié dans les médias sociaux un égoportrait tout à fait banal, pris dans la glace de sa salle de bain avec une tablette électronique, qu'il tenait devant lui à bout de bras. L'homme porte la barbe et le turban traditionnel sikh, surmonté de la toque distinctive de cette confession religieuse.

Or, la photo a été retouchée pour montrer M. Jubbal en gilet d'explosifs, le Coran à la main - à la place de la tablette électronique. Le canular a ensuite été publié dans certains médias à l'étranger, notamment dans le quotidien espagnol La Razon, qui a admis plus tard sa bourde.

M. Jubbal s'indigne de cette usurpation d'identité, bien sûr, mais aussi du fait que les auteurs de la retouche ont commis une erreur sur la religion, en faisant passer un sikh pour un musulman.

Les attentats terroristes de vendredi soir à Paris ont fait 129 morts de 19 nationalités et des centaines de blessés, surtout à la salle de spectacles Le Batacclan, mais aussi sur des terrasses de café. Le groupe armé État islamique a revendiqué les attaques.

M. Jubbal a écrit sur son compte Twitter qu'il avait assisté sur les médias sociaux à une atteinte en règle à sa réputation, sa photo étant même reprise par des médias «traditionnels». Il songe maintenant à intenter des poursuites contre les médias qui ont publié la photo.

Entre-temps, il a relayé plusieurs messages d'appuis qui soulignaient les graves conséquences d'un tel geste. «Identifier #Veeren-Jubbal comme un terroriste, c'est mettre sa vie en danger, c'est détruire sa réputation. Il s'agit de terrorisme en ligne», écrit une usagère Twitter.

M. Jubbal, lui, s'est adressé directement aux auteurs du geste: «Apprenez au moins la différence entre sikh et musulman», écrit-il.