Le règne du coloré maire de Saguenay, Jean Tremblay, tire à sa fin: il ne se représentera pas comme candidat à la fin de son mandat qui se termine dans deux ans.

Celui qui célébrera ses 20 ans en tant que maire en 2017 a fait part de sa décision sur sa page Facebook lundi.

M. Tremblay avait été élu maire de Chicoutimi en 1997. La ville a par la suite été fusionnée à Jonquière, à La Baie et aux municipalités de Laterrière, Lac-Kénogami, Shipshaw ainsi qu'à une partie de la municipalité de Canton, pour former Saguenay dont M. Tremblay est maire depuis son premier scrutin en 2001.

L'homme aux propos colorés et aux déclarations-choc a été réélu pour son cinquième mandat en 2013 avec une forte majorité - encore une fois.

Le maire, un fervent catholique, est connu notamment pour avoir défendu bec et ongles le droit de réciter la prière au début des séances du conseil municipal. Il s'est battu jusqu'en Cour suprême du Canada où il a finalement perdu son combat: le plus haut tribunal du pays a ordonné en avril dernier l'arrêt de la prière, jugeant qu'elle contrevenait au principe de neutralité religieuse de l'État.

Sur le message mis en ligne sur sa page Facebook, intitulé «Décision mûrement réfléchie», le controversé maire écrit qu'il a commencé à réfléchir à son avenir il y a quelque temps et que le temps était venu «de passer le flambeau».

«Oui, j'avais prévu partir et j'étais même de plus en plus certain que j'avais fait le tour du jardin au niveau municipal», écrit-il.

Il énumère certaines choses qu'il voulait accomplir avant de partir, dont laisser une ville qui offre des services impeccables, une facture de taxes incomparable, dans un état qui lui permet d'espérer devenir encore plus prospère. Il veut aussi concrétiser au moins un des importants chantiers industriels qui sont actuellement sur la table, dit-il.

Il ajoute que les deux prochaines années seront les plus importantes pour lui car il veut notamment «laisser l'image d'un maire qui a réussi sur tous les points de vue».

Parmi ses réalisations, il cite dans son message avoir «uni sept villes qui n'avaient pas la réputation de toujours bien s'entendre» et «d'avoir transformé cette ville plus que jamais dans son histoire».

Il souligne que les habitants de Saguenay ont été extraordinaires à son endroit et qu'il ne connaît pas de maire qui a vécu une relation aussi «affectueuse» avec ses citoyens sur une période de temps aussi longue.

En mars dernier, M. Tremblay avait aussi soulevé la controverse en invitant dans une vidéo les syndicats et les travailleurs à se mobiliser «contre Greenpeace et les intellectuels de ce monde». Le maire estimait qu'ils compromettaient le développement de plusieurs projets, notamment dans sa région.

Certains de ses projets ont aussi attiré l'attention, comme son souhait d'inscrire «Saguenay» en grandes lettres à l'abord du fjord -comme à Hollywood - et plus récemment son appel à tous pour trouver un slogan à sa ville.

Le bureau du maire a indiqué que M. Tremblay n'allait pas accorder d'entrevue lundi.

Son message ne donnait aucune indication sur ce qu'il entendait faire après avoir quitté la mairie de Saguenay.