Alors que les négociations entre Québec et les syndicats de la fonction publique sont dans un «cul-de-sac», une déclaration optimiste du président du Conseil du trésor sur le déroulement des discussions a fait sortir de ses gonds jeudi le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

«Les pourparlers aux tables de négociation sont constructifs», a déclaré mardi Martin Coiteux, à la sortie du Conseil des ministres. Il n'en fallait pas plus pour courroucer le SPGQ, qui a qualifié ces propos d'«insultants et trompeurs», jeudi dans un communiqué de presse. « C'est à se demander si M. Coiteux est au courant de ce qui se passe réellement à la table de négociation [de la] fonction publique du SPGQ, s'il reçoit vraiment l'heure juste de la part de ses négociateurs. Si les pourparlers étaient réellement constructifs, le SPGQ pourrait affirmer que la partie patronale fait preuve d'ouverture dans nos rencontres pour faire progresser la situation», a affirmé le président du syndicat Richard Perron. 

Même si les négociations sont dans l'impasse et que les syndicats se donnent graduellement des mandats de grève, Martin Coiteux reste inébranlable. «Que les syndicats franchissent les étapes qui sont nécessaires pour éventuellement, si nécessaire, de leur point de vue, appliquer un mandat de grève. Ces étapes sont toujours franchies à chaque négociation», a-t-il indiqué, mardi, en mêlée de presse, ajoutant que le recours à une loi spéciale n'était pas une «hypothèse».

Le SPGQ déplore la «mauvaise foi» du gouvernement qui ne prend «aucunement au sérieux» les syndicats depuis le début des négociations. «Nous voulons faire avancer les discussions à la table de négociation, mais l'employeur demeure inflexible, vigoureusement campé sur son idéologie d'austérité et de réduction des services à la population, sans égard pour ses employés professionnels. Promettre une réduction du fardeau fiscal peut paraître séduisant pour certains, mais les Québécois savent très bien que le tout va se faire au détriment des services publics, donc sur le dos de la classe moyenne et des moins nantis», a soutenu Richard Perron. 

Le président du Conseil du trésor a affirmé mardi qu'une entente avec les syndicats devait être basée sur la «capacité financière des Québécois» et qu'il fallait «rétablir l'équilibre budgétaire» pour avoir la capacité de réduire le fardeau fiscal des Québécois.  

Un fossé sépare les deux camps. Les syndicats représentant environ 400 000 employés de la fonction publique demandent 13,5% d'augmentation sur trois ans. Québec ne met sur la table qu'une hausse salariale de 3% en cinq ans et un recul de deux ans de l'âge de départ normal à la retraite.

- Avec Le Soleil