Des personnalités politiques de tous horizons ont rendu un dernier hommage au sénateur Pierre Claude Nolin, jeudi, à la Basilique Notre-Dame à Montréal.

Le premier ministre Stephen Harper était du nombre, tout comme l'ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney, qui avait nommé M. Nolin au sénat en 1993, de même que l'ancien premier ministre péquiste Lucien Bouchard et l'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe, sans compter quelques ministres conservateurs, parmi lesquels Denis Lebel et Steven Blaney.

Durant la cérémonie, le président intérimaire du Sénat, Leo Housakos, a salué en M. Nolin sa fierté d'être à la fois québécois et canadien et sa fierté de s'être battu pour que les francophones et les Québécois prennent leur place au parlement canadien.

«Il s'est distingué aussi par une volonté farouche de faire rayonner le Québec et sa culture sur le plan politique. Il voulait que les Québécois prennent leur place à Ottawa. Pour Pierre Claude, la spécificité du Québec devait pouvoir s'exprimer haut et fort sur toutes les tribunes politiques canadiennes. Comme les Marcel Masse, Jean Charest ou Brian Mulroney, il croyait fermement que la politique à Ottawa, ça devait aussi se dérouler en français», a raconté M. Housakos.

Le premier ministre Harper l'a décrit comme «un des parlementaires les plus distingués, les plus dévoués et les plus courageux de notre génération».

L'ex-premier ministre Brian Mulroney a confirmé ce que bien d'autres ont relevé dans la personnalité de M. Nolin, à savoir qu'il n'était pas un homme d'abord partisan. Il a ainsi souligné «avec quelle courtoisie et respect il traitait ses adversaires». M. Mulroney a relaté des repas partagés entre amis avec M. Nolin, le décrivant comme «un happy warrior».

Les enfants de M. Nolin, Simon, Virginie et Louis, ont livré un message touchant, parfois en larmes, sur leur père, qu'ils ont décrit comme un homme qui «aimait élever nos consciences».

Les dignitaires interrogés sur place, avant la cérémonie, ont surtout salué M. Nolin pour son courage et ses convictions.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a relevé le courage de M. Nolin, qui a mené une lutte pour la légalisation de la marijuana.

L'ancien chef bloquiste Gilles Duceppe a dit avoir perdu un ami de longue date, puisqu'ils avaient fréquenté le même collège et qu'ils avaient été coéquipiers au football, une amitié qui n'avait aucunement été affectée par des convictions politiques qui les avaient menés sur des voies diamétralement opposées, a-t-il relaté.

L'ex-premier ministre québécois Lucien Bouchard, qui avait côtoyé le sénateur à Ottawa lorsqu'il était ministre conservateur sous Brian Mulroney et par la suite quand il avait fondé le Bloc québécois, a indiqué que leurs relations étaient demeurées les mêmes au fil des ans. «Lui-même n'était pas très partisan», a-t-il confirmé. Il a dit avoir le plus grand respect pour Pierre Claude Nolin, faisant valoir que celui-ci ne laissait aucun ennemi derrière lui, une rareté qui, en politique, démontre clairement qu'il s'agissait d'un gentilhomme. «La nature de nos relations n'a jamais changé», a raconté M. Bouchard.