Les automobilistes surpris avec un téléphone cellulaire en main au volant d'un véhicule seront désormais sanctionnés de quatre points d'inaptitude, plutôt que trois, à compter du 23 avril.

L'augmentation constante du nombre d'infractions signalées depuis 2008 et les préoccupations exprimées par une importante partie de la population dans des sondages récents ont convaincu le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, d'alourdir les sanctions à l'égard d'un comportement qu'il a qualifié hier de «dangereux», dans un communiqué.

Le ministre Poëti avait déjà annoncé dès le mois d'octobre l'intention de son gouvernement de faire passer de trois à quatre points la sanction automatique pour ces contraventions, en soutien aux campagnes de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) pour réduire les distractions au volant.

Actuellement, cette infraction est passible d'une amende de 80 à 100$, en plus de trois points d'inaptitude. À compter du 23 avril, le montant de l'amende restera le même, mais un quatrième point s'ajoutera au dossier de conduite du contrevenant.

Cet ajout aura une conséquence importante pour les jeunes conducteurs qui possèdent un permis probatoire, puisque celui-ci vient avec une limite de quatre points d'inaptitude. Ainsi, une seule infraction liée à l'usage d'un cellulaire entraînera la suspension de ce permis.

En mars dernier, les services de police du Québec ont mené plus de 2000 opérations ciblées (et fortement publicisées) pour sensibiliser les automobilistes aux dangers de ces distractions au volant. Plus de 3000 contraventions ont alors été remises en moins d'une semaine à l'échelle de la province.

Depuis le 1er avril 2008, au Québec, une personne qui conduit un véhicule n'a pas besoin d'être en conversation ou d'écrire un texto pour écoper d'une contravention. Le simple fait de tenir en main «un appareil muni d'une fonction téléphonique» quand on est au volant d'un véhicule est une infraction à l'article 439.1 du Code de la sécurité routière.

Selon la SAAQ, l'utilisation du cellulaire au volant nuit à «la performance du conducteur et multiplie par quatre environ le risque d'accident».

Ce risque serait encore plus élevé pour les textos, puisque l'attention du conducteur est alors distraite de la route durant une moyenne de quatre à six secondes lors de la lecture ou de la rédaction d'un message texte.

«À une vitesse de 90 km/h, c'est comme traverser un terrain de football les yeux fermés», affirme la SAAQ sur son site internet.