Les travailleuses en garderie familiale affiliées à la CSN tiendront une grève d'une demi-journée le 1er mai, tout en brandissant une autre menace: la tenue d'une grève générale.

Les 3000 syndiquées sont sans contrat de travail depuis 2013 et réclament l'équité avec leurs consoeurs du réseau des Centres de la petite enfance (CPE). Une poignée d'entre elles ont manifesté aux abords de l'immeuble du Conseil du trésor à Québec mercredi.

Les responsables en service de garde (RSG) exigent une hausse de 5% des subventions que leur accorde l'État, à titre de compensation pour les 13 congés supplémentaires payés accordés aux éducatrices des CPE. Québec leur propose seulement un congé de plus aux 25 déjà prévus. Le gouvernement met aussi sur la table une augmentation de leur subvention de 0,14 $ par enfant par jour, soit 197 $ par année pour six enfants, ou 0,5%, selon les calculs de la CSN.

«On vient dénoncer aujourd'hui les offres méprisantes qui sont sur la table et le peu d'avancement des négociations», a déclaré en point de presse la représentante des RSG à la CSN, Lucie Longchamps, qui a évoqué un «appauvrissement assuré pour l'ensemble des RSG».

Les RSG, qui sont des travailleuses autonomes à domicile, mais syndiquées, estiment qu'elles devront puiser dans leurs poches pour maintenir la qualité des services qu'elles doivent assurer, comme les repas, etc., puisque la hausse proposée ne couvre pas l'augmentation du coût de la vie.

Certaines travailleuses de garderie familiale sont même contraintes de quitter le métier en raison des perspectives peu encourageantes, a soutenu un des représentants de la CSN, Dany Lacasse.

Mme Longchamps a eu des mots très durs à l'encontre de la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, qui ne «connaît pas le dossier» et «ne veut pas (les) entendre».

Les propositions gouvernementales ont été rejetées de façon «unanime» lors d'une tournée récente des instances, a-t-elle expliqué. La décision de tenir une grève d'une demi-journée est un «choix réfléchi» qui a été discuté par les RSG, avec l'appui des parents, a poursuivi Mme Longchamps.

«On sait qu'on a les parents derrière nous», a-t-elle dit.

L'escalade des moyens de pression est d'ailleurs envisagée. Quand des journalistes ont demandé si la possibilité d'une grève générale était envisagée, la présidente du Conseil central de Québec-Chaudières-Appalaches de la CSN, Ann Gingras, a laissé la porte ouverte.

«Il n'y a rien d'exclu, a-t-elle répondu. (...) Lorsqu'il y a recours aux moyens, qui est la grève, pour le moment, c'est une demi-journée, nous sommes rendus là, on verra pour les suites.»

Pas moins de 91 000 enfants sont sous la responsabilité des RSG au Québec, selon les données de la CSN.