Les jours du Québécois David-Manuel Santos Da Silva dans une prison américaine sont comptés, pour l'instant du moins. Le Montréalais de 33 ans, arrêté en février pour son implication présumée dans la «plus grosse atteinte à la protection des données de l'histoire de l'internet», doit être libéré sous caution très bientôt.

Un juge américain s'est rendu aux arguments du clan Da Silva, qui proposait que l'accusé de 33 ans porte un bracelet électronique et s'engage à vivre avec un membre de sa famille à Atlanta, où il est détenu. Le Montréalais est accusé par la justice américaine de complot en vue de commettre du blanchiment d'argent. Il a été arrêté le 12 février à l'aéroport de Fort Lauderdale, en Floride.

«Nous avons aussi trouvé une caution de 500 000$ auprès d'un fidéjusseur», a indiqué hier son avocat, Frank Pappas. David-Manuel Santos Da Silva a également dû placer une résidence floridienne dont il était copropriétaire en caution, après l'avoir achetée en entier.

C'est cette dernière transaction qui retarde le processus de libération du Québécois, qui sera ensuite libre, dans l'attente de son procès.

«Il faut le sortir de là le plus rapidement possible pour qu'il puisse lui-même étudier la preuve», a déclaré Me Pappas, qui s'inquiète des conditions de détention de son client, qui passerait 23 heures sur 24 en isolement.

«Procès expéditif»

En vertu des lois américaines, Da Silva a droit à un «procès expéditif» (speedy trial). Sa cause, qualifiée de «plus grosse atteinte à la protection des données de l'histoire de l'internet» par la justice américaine, sera donc présentée en cour d'ici trois mois. Déjà, son avocat doit se rendre à Atlanta mercredi pour participer à la conférence préalable à l'instruction, une séance qui prévoit des discussions entourant les procédures judiciaires.

«J'ai de la difficulté à concevoir comment la poursuite va faire sa preuve», a avancé Me Pappas.

Son client est propriétaire du site Market Bay, qui héberge les sites de diverses entreprises de vente en ligne. On lui reproche d'avoir participé à une vaste fraude qui aurait été échafaudée par les pirates informatiques vietnamiens Giang Hoang Vu et Viet Quoc Nguyen. Ces derniers auraient volé près de 1 milliard d'adresses courriel dans les serveurs d'entreprises américaines, pour ensuite inciter leurs propriétaires à faire des achats sur Market Bay et empocher, au passage, des dividendes sur chacune des ventes enregistrées sur le site.

Le clan Da Silva assure que le Montréalais ne savait rien de la fraude orchestrée par les pirates. «J'espère que c'est un dossier où il y a une erreur de bonne foi», a indiqué Me Pappas.